Culte du 25/02/ 2024

Méditation par le pasteur Jean-Jacques BONNEVILLE

 

 

Marc 9/2-10

Ps 116/1-9

Romains 8/31-34

 

 

D’un dimanche à l’autre le contraste est étonnant. Samedi ici, dimanche à St Amans, nous
avons lu le récit de la tentation (Oh, chez Marc ce n’est pas un récit bien développé deux
petits versets « l’Esprit poussa Jésus dans le désert. Il passa dans le désert quarante jours
tenté par Satan, il était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient », Fidy s’est attaché
aux versets qui suivent, à l’appel des disciples, néanmoins avec ces quelques mots sur la
tentation de Jésus au début de la lecture du jour, nous étions face à la pleine humanité de
Jésus pour entrer dans le temps de Carême avec ce Jésus qui comme nous a connu la
tentation, et nous voilà aujourd’hui face à un événement lumineux, quelque chose de
mystérieux qui nous fascine mais qui en même temps est bien éloigné de nos expériences
quotidiennes, en tout cas de la mienne puisque je n’ai jamais été ébloui par une telle vision
divine. !
La tentation encadre la vie de Jésus, du début de son ministère jusque sur la croix où
les passants ironisent « sauve-toi toi-même et descend de la croix » et « nous croirons en
toi ». La tentation dit l’humanité de Jésus.
Il y a aussi une Parole qui encadrent la vie de Jésus : une tout au début de l’évangile, au
moment de son baptême, juste avant la tentation, une voix qui vient des cieux s’adressant
à Jésus seulement : « tu es mon Fils bien aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ». Juste
après la crucifixion, le centenier et ceux qui étaient avec lui disent : « il était vraiment le
Fils de Dieu ». Il y a là comme un écho à la Parole entendue au baptême, cette parole ne
vient plus du ciel, elle émane des hommes. Le ciel et la terre se retrouvent en cette
personne de Jésus.
Et puis il y a encore, au cœur de l’Evangile, lors de la rencontre au sommet entre
Elie, Moïse et Jésus : il y a cette parole entendue des disciples « celui-ci est mon Fils bien
aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Ecoutez-le ».
Au début de l’Evangile, cette parole semble n’être entendue que de Jésus, au milieu
de l’Evangile Moïse et Elie, morts depuis bien longtemps et trois disciples bien vivants
avec Jésus en sont témoins, une manière de dire que le ciel et la terre en sont les auditeurs.
A la fin de l’Evangile ce sera un cri de foi d’hommes comme vous et moi qui montera vers
Dieu. La parole de Dieu attend la réponse de la foi.
Pour bien recevoir le récit de la transfiguration chez Marc il faut noter qu’il se trouve à un
tournant de son évangile: Après avoir accompli de nombreux miracles et envoyé ses
disciples en mission au cours des 8 premiers chapitres, Jésus fait le point et leur demande,
après tout ce qu’ils ont entendu et vu, ce qu’ils pensent de lui. C’est Pierre, souvent en
première ligne et le plus prompt à se manifester, qui lui répond ou en tous cas ose une
réponse : « Tu es le Christ » (Mc 8,29). A partir de cette étonnante confession, tout
s’enchaîne : Jésus annonce à ses disciples qu’il devra souffrir, être rejet, être mis à mort par
les chefs religieux, puis qu’il ressuscitera le troisième jour. Pour Pierre c’est inadmissible,
s’il est le Christ il ne peut souffrir et à plus forte raison être mis à mort, alors il prend Jésus
à part et le réprimande, sans doute sur ce qu’il considère comme du défaitisme. Ce à quoi
Jésus lui rétorque, devant les autres disciples et non en aparté : « Retire-toi ! ou arrière de

moi, Satan, car tes vues ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mc 8,33).
Jamais des propos d’une telle violence n’ont été échangés jusqu’ici entre Jésus et ses
disciples, signe que l’annonce de la croix est une pierre d’achoppement pour les disciples
comme elle le sera pour bien d’autres, peut-être pour nous et nombre de nos
contemporains. C’est après cette crise que l’on bascule dans la deuxième partie de
l’Evangile, celle où Jésus se dirige progressivement vers Jérusalem et vers la Passion.
Six jours après avoir traité Pierre de Satan, (le Satan c’est celui qui divise) Jésus prend
Pierre Jacques et Jean sur une haute montagne. Pierre, Jacques et Jean, les premiers
disciples appelés, forment le cercle le plus intime autour de Jésus. On les retrouve avec
lui pour les moments qui ont de l’importance : dans la maison de Jaïrus pour la première
victoire de Jésus sur la mort, mais aussi à Gethsémané quand Jésus sera face à sa propre
mort. Tout ce qui se passe à la transfiguration est fait pour eux, et pour leur témoignage
futur. Ils vont être confrontés à l’arrestation de leur maître, à la peur, aux persécutions, au
deuil et à la mort. Il est important, face à tout cela, de les assurer que Jésus est quoi qu’il
arrive vainqueur. La transfiguration doit les aider à supporter l’épreuve de la croix. Pour
eux, elle peut être, en quelque sorte, une première apparition du ressuscité, ou en tous cas
une confirmation que les paroles que Jésus venait de leur dire «il sera mis à mort et il
ressuscitera trois jours après ». sont possibles et crédibles puisqu’il se trouve avec Moïse et
Elie morts depuis bien longtemps. Et Jésus dira à ses disciples en descendant de la
montagne ne racontez ce que vous avez vu à personne jusqu’à ce que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts pour qu’il puisse effectuer sa mission, dire la Parole et
laisser chacun libre.
Nos trois disciples sont les témoins d’une métamorphose d’un changement manifesté par
une blancheur éclatante des vêtements de Jésus ; c’est le signe d’une intervention divine.
Ce signe s’accompagne de l’apparition de deux personnages, Elie et Moïse nous dit le
texte. On est en droit de se demander comment les disciples les ont reconnus il n’y avait
pas encore les photos ! C’est vrai, mais il y avait dans la pensée juive l’idée qu’Elie et
Moïse devaient revenir, qu’ils étaient les précurseurs du Messie attendu. Elie et Moïse, les
prophètes et la loi, les témoins de l’alliance de Dieu avec son peuple les deux personnes
qui s’entretiennent avec Jésus ne pouvaient être que ceux-là. On ne sait rien de leur
discussion, rien, c’est le silence qui domine, pas un mot de leur part, ni de Jésus mais c’est
le signe d’une intervention divine. Un signe qui suffit à Pierre pour dire on s’installe ici,
dressons trois tentes puisque tout est réuni Elie, le prophète, Moïse, et Jésus que quelques
jours plus tôt il a appelé Christ. S’installer même si la tente est le logement du nomade, qui
rappelle la tente du témoignage où était conservée l’arche de l’alliance qui suivait le peuple
dans sa marche. Pierre veut les retenir auprès de lui lorsqu’une nuée, comme au désert les
enveloppe, et une voix se fait entendre « celui-ci est mon Fils bien aimé, écoutez-le ». La
nuée disparait le silence revient, Jésus est là ces vêtements ont perdu leur lumineuse
blancheur, il est seul avec eux. Il faut maintenant redescendre sur terre si je puis dire !
Pour les disciples, la descente s’avère plus rude, plus exigeante encore que l’ascension ! Ils
auraient tant voulu dresser des tentes et demeurer quelque temps encore sur la haute
montagne en compagnie des trois ‘Grands’ : Moïse, Elie et Jésus, leur Maître, – et voici que
Jésus leur commande de redescendre avec lui dans la plaine, – parce que c’est là, parmi le
commun des mortels, qu’il est appelé à révéler la vraie gloire de son Père, en marchant

sans faiblir vers sa Passion et vers sa Croix. Les trois disciples ont eu la confirmation qu’il
est le Christ, ils ont entendu la parole venue de la nuée : Ecoutez-le, ils sont armés pour le
suivre jusqu’au bout, ce qui ne les empêchera pas de douter parfois.
Alors qu’est-ce que cela peut nous dire à nous aujourd’hui ? Je ne sais pas trop car comme
je l’ai dit je n’ai jamais eu cette vision éblouissante de la transfiguration. Toutefois ce qui
m’interpelle dans ce texte c’est d’abord le silence. Ce silence de Dieu qui me trouble si
souvent, ce silence n’est rompu que par une parole Celui-ci est mon fils bien aimé,
écoutez-le. Dieu n’est donc pas absent du silence, il me renvoie à la Parole proclamée par
Jésus, il me dit encore aujourd’hui écoutez-le. Sa Parole reprend ce qu’ont dit les prophètes
et Moïse, elle rend témoignage à toute l’écriture, tout l’ancien testament, qui nous permet
de dire que Jésus est le Messie que les croyants ont attendu. C’est pour nous une invitation
à relire ces vieux textes, à nous mettre encore aujourd’hui dans cette attente et dans cet
accueil. Enfin ce récit de la transfiguration me dit qu’on ne peut enfermer le divin dans une
tente ou dans un temple. La rencontre avec Dieu ou le Christ est un moment particulier
pour chacun, elle a lieu sur la montagne, un lieu qui nous élève, à l’accès parfois difficile,
mais où on ne s’installe pas dont il nous faut redescendre pour se mettre dans la suivance
du Christ et porter notre témoignage. Puisse-t-il en être ainsi pour chacun de nous et pour
nous tous ensemble au-delà des peurs et des disputes qui peuvent nous retenir, en quittant
ce temple, un des lieux de rencontre et d’écoute de la Parole .

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Annonces pour la semaine du  25 février 2024

 

 

Mardi 27 Février: Agapè Animation, à Lagoutine, 14 h 30 : « la vie dans la vallée de Fressinière
et Dormillouse (Hautes Alpes) dans les années 20-40 » par Roland Grellet

 

Mercredi 28 Février: 18h à Rouvière, réunion de préparation des Journées Paroissiales pour
les responsables de stands.

 

Jeudi 29 Février : 15 h : Culte au Refuge.

                                      20 h 15 : Répétition de la chorale

 

 Vendredi 1 er Mars : Journée Mondiale de Prière à 17 h au Temple Rouvière

 

Dimanche 3 Mars : Assemblée Générale de l’EPUMA à 10 h au Temple St Jacques. Emargement à partir de 9 h 30. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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