Culte du 7 avril 2024

Méditation par le pasteur Jean-Jacques BONNEVILLE

1 Pierre 1, 6-8

Jean 20, 19-29

 

 

 

Peut-être étiez-vous là, dimanche dernier quand nous nous sommes remis en mémoire
l’événement central de la foi chrétienne : la résurrection de Jésus de Nazareth. Le texte de
l’Evangile de Marc sur lequel Fidy nous a invité à méditer, (dans la suite de la lecture de
cet évangile que les communautés chrétiennes suivent cette année,) nous avons été appelés
à détourner nos yeux du tombeau vide, à nous dépréoccuper de la mort et de tous les rites
qui l’entourent pour nous tourner vers la vie. Les femmes qui étaient venues pour
embaumer le corps de Jésus, malgré leur crainte et leur stupéfaction entendent cette Parole
du messager qui leur dit il est ressuscité, allez le dire aux disciples. L’Evangile de Marc
avant que ne soit ajouté les apparitions de Jésus, se terminait là sur cette affirmation, il est
ressuscité allez l’annoncer aux disciples, chacun de nous étant invité, après avoir cheminé
avec lui tout au long de l’Evangile et donc ayant entendu sa Parole, chacun est invité,
comme les femmes au tombeau, à se déterminer sur ces simples mots « il est ressuscité ».
Pendant quelques dimanches nous allons laisser l’Evangile de Marc pour écouter ce que
nous rapporte Jean. Vous avez entendu les derniers mots que Jésus ressuscité dit aux
disciples à qui il apparait : Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. C’est une Parole
qui a tout son sens pour nous qui n’avons rien vu mais qui, sur un témoignage, sur une
Parole biblique sommes, aujourd’hui, en recherche ou en marche dans cette église
universelle de Jésus-Christ, et dans la nôtre en particulier.
Le matin du dimanche de Pâques, selon l’évangile de Jean, Marie Madeleine s’est
précipitée pour dire aux disciples qu’elle « avait vu le Seigneur ». Malgré cela, ce même
soir les disciples, sauf Thomas, sont rassemblés dans une maison bien fermée,
verrouillée par peur de subir le même sort que Jésus. Bien que murés dans cette maison,
Jésus parvient à eux. Ne me demandez pas comment, je ne sais pas, je suis un peu comme
Thomas, nous allons le voir. Mais je sais qu’aujourd’hui encore Jésus peut entrer dans nos
vies malgré nos peurs, nos fuites et nos angoisses et y rentrer de la même manière qu’il
aborde les disciples : la paix soit avec vous. Cette apparition surprenante, inquiétante
pouvait devenir terrifiante pour les disciples aussi Jésus prend les devants : la paix soit
avec vous. Il leur avait déjà dit cela « que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas,
je vous donne ma paix (Jean 14/7) », il leur avait aussi dit « vous aurez des tribulations dans
le monde, mais je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi Jean 16/33». Cette
entrée en matière de Jésus n’est pas fortuite, elle peut leur permettre de le reconnaitre, de
l’accueillir, d’entendre sa parole. Cette exhortation n’est pas suffisante, Jésus doit la
renouveler, il leur dit une deuxième fois « que la paix soit avec vous ». Il est le seul à
parler, même si le texte nous dit que les disciples se réjouissent en voyant le Seigneur. Il
poursuit « comme le père m’a envoyé, je vous envoie, et il souffle sur eux l’Esprit Saint
avant même Pentecôte !. La paix, le don de l’Esprit ! les voilà donc armés pour sortir de
leur enfermement et de leurs craintes, armés pour aller dire le pardon de Dieu. Ce pardon
qui nous renvoie au Notre Père, « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons »
ce que Jésus explicite par « ceux à qui vous pardonnerez les péchés ils leur seront

pardonnés ceux à qui vous les retiendrez ils leurs seront retenus » Ce qui revient à dire le
cœur du message évangélique Dieu fait grâce. Il me semble que le fait que Jésus vienne
retrouver les disciples signifie cette grâce que Dieu donne. La seule présence de Jésus
signifie qu’il ne tient pas compte des égarements, des reniements des absences de ses
disciples pour qu’ils soient à leur tour porteurs de pardon et de paix avec la force que
donne l’Esprit Saint, qu’ils sortent de leurs enfermements pour dire cet amour infini de
Dieu et qu’en pardonnant ils ne laissent pas leurs prochains dans leur nuit, qu’ils ne les
enferment pas dans leur faute pour leur permettre ainsi de changer.
Si ce que nous avons entendu à Pâques est une bonne nouvelle, s’il y a dans ce message

quelque chose de précieux pour nous alors il faut aller vers les autres, sortir de nous-
mêmes de nos habitudes, de nos craintes, de nos murs pour en être des témoins. Pour nous

y aider, l’Esprit de vie, de paix et d’amour nous est donné. Cependant il reste difficile de
croire qu’aujourd’hui encore le Christ vienne à notre rencontre avec le même message. En
fait nous ressemblons étrangement à ce Thomas qui a besoin de toucher, de voir, d’être sûr
de ne pas être dupé. Thomas nous le connaissons un peu à travers les récits bibliques, il n’a
jamais osé croire au bonheur, il envisage toujours le pire. Quand on vient chercher Jésus
pour aller au chevet de Lazare, les disciples s’inquiètent des risques qu’il y a à se rendre
dans cette région. Jésus les rassure mais Thomas, prêt à affronter le pire dit à ses collègues
« allons-y nous aussi et mourrons avec lui ». Quand Jésus annonce pour la dernière fois sa
mort et sa résurrection il dit « quand je m’en serai allé et que je vous aurai préparé une
place, je reviendrai… et vous savez où je vais, vous en connaissez le chemin » Thomas
répond « nous ne savons pas où tu vas comment en saurions nous le chemin », il envisage
la possibilité de se perdre ou de ne pas pouvoir suivre.
Thomas c’est cet homme qui n’ose pas espérer, qui redoute l’incertitude. Il a besoin de voir
pour croire et même de toucher pour croire. En fait il nous ressemble, il ressemble à nos
contemporains sur bien des points. Ce n’est peut-être pas par hasard que son nom en
grec : » Didyme » signifie jumeau, nous lui ressemblons tellement dans son pessimisme,
dans ses doutes, oui il est notre jumeau ou nous sommes ses jumeaux !
Huit jours après Pâques, comme nous sommes aujourd’hui huit jours après Pâques, les
disciples sont toujours enfermés bien qu’ayant vu le ressuscité. La paix annoncée ne les a
fait sortir ni de leur peur ni de leur abri. Pourtant ils disent à Thomas qui n’était pas avec
eux avant, nous avons vu le Seigneur et Thomas doute de la parole de ses amis et donc de
la promesse que Jésus avait faite. Il a besoin d’une expérience personnelle, il ne peut se
satisfaire de croire à travers les autres ou l’expérience des autres. « Si je ne vois … je ne
croirai point » dit-il, j’entends cela comme un cri du cœur, un appel au secours, car le
doute pousse à s’interroger, je dirai même qu’il permet de construire sa foi. Et Jésus vient
et dit pour la troisième fois aux disciples qui ne sont pas sortis de ce qui est devenu leur
prison, mais aussi à Thomas « la paix soit avec vous », cette paix intérieure nécessaire
pour croire et se sentir envoyé. Jésus lui dit ne refuse pas de croire, deviens un homme de
foi. La foi est confiance, c’est exister en se fiant à une Parole, c’est confier sa vie entre les
mains d’un Dieu qu’on ne peut s’approprier ni toucher. Thomas ne touchera pas Jésus
mais il dira la plus concise et la plus belle confession de foi : « Mon Seigneur et mon
Dieu ». Toi et toi son jumeau dans le doute, oses-tu cette confession de foi ? et ses
conséquences ?

Jésus ajoutera « parce que tu as vu, tu as cru », et sans doute en pensant à ceux qui
viendront après lui, à nous aujourd’hui, il laisse une dernière béatitude « Heureux ceux
qui n’ont pas vu et qui ont cru ». Notre témoignage est nécessaire pour ouvrir à la foi en
Dieu, le souffle de l’Esprit fera le reste en son temps pour celui ou celle qui questionnera
ses doutes.
Peut-être avez-vous assisté à l’information –débat proposée par Agapè la semaine dernière
sur les arnaques, ces promesses de richesse, de bonheur ou de bonimenteurs qui cherchent
à vous séduire pour en tirer profit. On nous a dit combien nous étions crédules pour
finalement nous faire avoir !
Pour nous peut-être, pour nombre de nos contemporains, sans doute, ça semble bien plus
difficile de croire en ce Dieu souvent silencieux qui pourtant nous fait confiance et nous
confie une mission. La résurrection signifie que l’histoire n’est pas terminée, elle continue,
c’est l’annonce de la grâce de Dieu gratuite et du pardon, à dire et surtout à vivre ici et
maintenant car il y a un avenir et une espérance qui nous dépasse, nous en avons
l’assurance parce que nous avons confiance en Dieu, en ce Dieu qui nous fait confiance et
ce n’est pas une arnaque ! alors osons en témoigner simplement sans faire pression sur qui
que ce soit mais avec conviction.

Amen.

 

Annonces pour la semaine du  7 avril 2024

 

 

 

Mardi 9 avril à 14h30 Agapè Animation : voyage au Proche Orient « Patrimoine de l’humanité et des tensions géopolitique » par Jean-Claude Couzinie.- REPORTEE -Projection d’un film 

 

Jeudi 11 avril

  • à 15 h culte au refuge
  • à 18h Assemblée générale de l’association Mamré

 

Samedi 13 avril: Vide maison de Mr Balfet réservé aux paroissiens . 8 rue des Capucines à Aussillon de 10h-12h et de 14h-17h.

 

Dimanche 14 avril

  • à 10h30 culte au temple de St Jacques
  • à 17h00 représentation théâtrale organisée par Agapè au centre culturel Lagoutine : « le Serment d’Hyppocrate » de Louis Calaferte par la compagnie du Mascaret. Entrée 8,00€, pour les membres 5,00€

 

 

1/ Appel pour loger 4 personnes de la CRIM pour la nuit du 16 au 17 avril. Merci de se rapprocher de  Roselyne Lauverjat.

 

2/ Journées paroissiales du 27 et 28 avril, au palais des congrès de Mazamet. Le bar Paillote fait un appel aux généreux donateurs de bouteilles de champagne !!

 

 

 

 

 

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