Culte de l’assemblée générale du 3/03/ 2024

Méditation par le pasteur Fidy RAKOTOZAFY

 

Jean 2, 13-25 

1 Cor 1, 22-25

 

 

En ce troisième dimanche de Carême, jour de notre assemblée générale, le récit de l’évangile de
Jean nous invite à faire une rencontre avec Dieu ou le Christ, non sur le Mont Sion mais ici dans
ce temple St Jacques au pied de la Montagne Noire.

Si les trois premiers évangiles de Mat, Marc et Luc placent « L’incident du Temple » ou « La
purification du Temple » au début du récit de la Passion du Christ, à savoir avant le chemin qui
mène vers la croix, l’évangéliste Jean le place plutôt au début de l’activité de Jésus en public. En
effet, la Pâque des Juifs approche, une grande fête religieuse du judaïsme, une fête attendue par
tous pour commémorer la libération du peuple d’Israël qui étaient esclave en Egypte. Comme
Jésus, beaucoup de pèlerins montent à Jérusalem pour la fête. Des gens pieux se sont déplacés
en faisant de nombreux kilomètres pour présenter leurs offrandes au Temple. La présence des
marchands de colombe, de brebis et de bœufs dans le Temple signifie que les pèlerins n’avaient
pas amené leurs animaux pour offrir en sacrifice. Ils ont dû les acheter sur place. De plus, ils ne
pouvaient pas régler leurs achats dans leur monnaie phénicienne en argent mais doivent la
convertir en monnaie à l’effigie de César (sous l’autorité romaine). Tout ce marchandage se passe
dans le temple.

Je vous laisse imaginer la situation dans laquelle se passe l’histoire. Imaginons que le Temple St
Jaques se transformait en un lieu de marché et de trafic d’argent. Jamais ! Dirions-nous ! C’est le
contraire de notre tradition, de notre conviction. Car le Temple est le lieu de la présence et
d’action de Dieu au milieu de son peuple. C’est un lieu sacré, de recueillement et d’enseignent de
la parole de Dieu, que fréquentent les juifs, Jésus mais aussi nous aujourd’hui et on espère que
cela se perpétue pour les générations futures.
Comme vous, je suis surpris par la colère de Jésus, tellement c’est violent ! Est-ce une colère
sainte impulsive ou une colère émotionnelle liée à l’angoisse à l’approche de la croix ? Mais peu
importe, sa manière de chasser les vendeurs de bétails et les changeurs de monnaie, le
renversement des tables montrent qu’il ne faisait pas semblant mais était vraiment en colère. Il
nous arrive aussi de ne pas arriver à contrôler notre colère en reversant quelque chose, en tapant
contre un mur pour manifester notre désaccord. C’est normal de se mettre en colère. Mais
attention, ressaisissons-nous vite et reconnaissons nos limites. « Quand vous vous mettez en
colère, ne commettez pas de péché. Votre colère doit cesser avant le coucher du soleil »
enseigne l’apôtre Paul aux Ephésiens.

D’ailleurs, de nos jours, comment ne pas se mettre en colère face à la montée de la violence de la
guerre, de la haine et du rejet de l’autre ? Comment ne pas rester en colère face à la violence de
la maladie, de la toute-puissance de l’homme ?
Revenons au texte de Jean. Comment interpréter cette colère intense de Jésus ?
Il y a deux interprétations. La première, qui rappelle les trois autres évangiles, dénonce la possible
instrumentalisation de la maison de Dieu, devenue un abri de voleurs qui commercent et
enrichissent. « Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce ». La maison
de Dieu sous-entend une relation intime entre Jésus et Dieu. C’est quelque chose d’important. On
en déduit que le Temple n’est pas sacré mais la communion avec Dieu. Ce qui est sacré c’est la
Parole de Dieu. « Lorsque le temple sera définitivement détruit par les Romains en 70 ap. JC,
c’est la Torah, la parole qui tiendra lieu de lieu de résidence du Seigneur. Là où les temples
étaient remplis d’inscriptions, d’écriture (pensons aux hiéroglyphes égyptiens) ce sont les écritures
qui deviennent temple » dixit le professeur Gilles Vidal.

Ensuite, la deuxième interprétation provient de la première. Jésus rentre en dialogue avec les
autorités juives qui demandent de légitimer son acte. Si dans les synoptiques, on interroge Jésus
sur son autorité, ici on lui demande un signe. Ce qui veut dire « qui es-tu ? », « Qui t’envoie ? »,
« Es-tu vraiment le sauveur qui seul peut prétendre exercer cette autorité souveraine et
réformatrice sur le temple ? ». Jésus ne leur donne aucun signe mais annonce la destruction et la
reconstruction du temple en trois jours. Mais pour les Juifs, sa réponse n’est qu’un simple
malentendu. « Qui es-tu vraiment ? ». Jésus déplace la perception humaine et déclare que le
véritable Temple, détruit et reconstruit, est lui-même, son corps, crucifié, mort et ressuscité. Ainsi,
la véritable présence de Dieu n’est pas le Temple mais la personne de Jésus-Christ.

Ainsi, c’est seulement par Jésus qui s’identifie comme le Temple et sa destruction comme sa mort
sur la croix que l’on peut comprendre qui est le Dieu de Jésus-Christ, Celui qui est présent et agit
au milieu de nous. La croix renverse toutes représentations de Dieu, toutes conceptions de la
toute-puissance et de la sagesse des hommes. Elle vient s’intégrer dans nos infirmités, nos
faiblesses pour nous rendre capables d’accomplir ce qui est bien et sage aux yeux de Dieu et de
ceux des hommes, et enfin de lui être agréable. Ainsi la croix est le lieu où se révèle pleinement
Dieu. « C’est dans la rencontre de la foi, là où le Christ et l’homme nouent une relation d’amour
que Dieu se révèle à nous comme Père, comme celui qui attend sur le seuil de la maison le retour
du fils perdu et retrouvé pour lui restituer sa dignité de fils majeur et libre » dixit Jean Ansaldi.
C’est par la grâce que nous sommes sauvés par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de nous,
c’est le don de Dieu. Celui qui nous reconnait par nos qualités et nos actes. La grâce libère la

liberté de l’être humain pour faire cette liberté d’agir pour l’autre. C’est la vocation de l’Eglise,
chacun-e de nous, appelé à témoigner notre foi dans un monde matérialiste et amoral.
Demeurer en Christ, le Véritable Temple, c’est marcher à sa suite en mettant en pratique la Parole
Dieu. C’est rencontrer soi-même dans l’A(a)utre. C’est à chaque fois un RDV avec Dieu.

Amen.

 

 

 

 

Annonces pour la semaine du  3 mars 2024

 

 

Mardi 5 mars : Pas de rencontre pour Agapè animation à Lagoutine

Mercredi 6 mars: 19 h à Rouvière : Conseil Presbytéral avec les anciens et les nouveaux
Conseillers.

Jeudi 7 mars: 15 h : Culte au Refuge.
                             18 h : AG d’AGAPE à Lagoutine

Samedi 9 mars: de 10 h à 12 h, à Rouvière : réunion ACAT

Dimanche 10 mars: à 10 h 30 à Rouvière : Culte intergénérationnel et baptême de Louis
Azémar
                                          à 15 h, au cinéma Apollo, en collaboration avec l’Eglise catholique, sera
présenté un film « la prière » qui raconte la reconstruction d’un jeune toxicomane dans
une communauté. Affiche et résumé à la sortie.

 

Samedi 16 mars : dans ce temps de Carême, à 17 h 30 à l’Eglise Libre de Castres, sera joué
par Alain Portenseigne une pièce « Des témoins surprenants » écrite par Alain Combes.
Entrée gratuite et apéritif après le spectacle.

 

Samedi 23 mars : AG du Consistoire à Roquecourbe, salle de la Mairie, ouverte à tous les
paroissiens du Consistoire.

 

Pour la semaine Sainte, le Jeudi 28 Mars, se déroulera à Rouvière et non à Calmon
à 18 h 30, un culte spécial avec un repas pour lequel il est demandé de s’inscrire auprès
de Béatrice Meilland.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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