Culte du 31 décembre 2023

Méditation par Norbert ROUANET

d’après un texte de Joëlle Alméras

 

 

Comme j’aime bien dire mes sources , je me suis servi pour ce matin d’un texte
de  Joëlle Alméras : une réflexion, méditation , avec un peu de légèreté, malgré les lectures .
Peut être comme un conte .
Ce matin dernière prédication de l’année pour moi .
Dernier dimanche de l’année, dernier jour de ce que nous appelons l’année…
Alors, que faisons-nous ?
Est-ce que nous nous penchons sur les 365 jours écoulés pour en faire des regrets ou des
félicitations ?
Ou regardons-nous vers les jours de l’année nouvelle qui s’annoncent avec tant de bonnes
résolutions qui finiront aux catacombes du temps qui passe ?
un bilan définitif ? ou un bilan prévisionnel ? Ah !
Comme disent les comptables !
Mais c’est là où le bat blesse car avec notre texte, nous entrons dans un temps qui nous remet
les pendules à l’heure :
notre temps, n’est ni celui d’hier, ni celui de demain, tout juste, peut-être celui d’aujourd’hui ou
plutôt de maintenant, le temps de le dire et il est déjà passé !
en tout cas pas un « temps qui passe » ou « un temps dans lequel nous passons » ;
mais un temps de marche sur un chemin où l’important c’est la main de Dieu qui tient la nôtre,
c’est un amour intemporel, qui nous fait vivre, les deux pieds bien ancrés dans notre monde,
des réalités où nous sommes les sujets d’une espérance toujours nouvelle, toujours là mais pas
encore…
Nous parlerons des personnages de notre récit, présentés en 3 extraits qui nous conduirons au
constat que le Temple est arrivé au terme de sa mission ;
le Messie prend le relais et pour tous les acteurs, les choses changent.
2023 ? 2024 ? ou… C’est à voir…

 

1extrait

Joseph et Marie viennent pour présenter leur enfant au Seigneur.
La Torah, cet ensemble de prescriptions que les juifs s’efforcent de vivre au quotidien, est, à
l’époque comme une porte qui, si on la passe, permet d’entrer dans un monde
de justice aux yeux de Dieu.
Joseph et Marie donc sont des juifs pieux, et pauvres aussi ; c’est pourquoi leur offrande, une
paire de volatiles, purs, cela va de soi, est modique mais acceptable.
C’est un couple, quand même très spécial, si l’on se souvient des événements qui ont précédé
la naissance de leur fils.
Joseph, un homme intègre et droit a pris pour femme, en toute connaissance de cause,
et en se mettant hors la Loi, une jeune fille enceinte et pas de lui ! Cela peut faire jaser .
Sa compagne, elle, a pris un risque vital, aux yeux de la Loi, en disant un « oui » inouï,
stupéfiant, renversant, à une proposition qui pouvait la conduire à la lapidation !

Deux personnages hors du commun, et quelque part, hors la Loi pour leur temps…
et, nous les retrouvons ici, « tranquilous », si j’ose le dire ainsi, après toutes les péripéties qu’ils
viennent de vivre,
une paire de tourterelles dans leur panier, comme si de rien n’était.
Mais le Seigneur a décidé de ne pas les laisser s’endormir sur leurs lauriers et met en
embuscade, sur leur chemin, deux vieux « paroissiens » si j’ose dire.
deux vieux « paroissiens » donc, qui arrive au bout de leur temps de vie, si l’on compte le
temps des hommes.
Ils vont remettre au goût du jour l’histoire amorcée quelques mois plus tôt ;
un peu comme si le Seigneur leur disait « ce n’était pas une blague ;
la preuve par deux, par Siméon et par Anne.
Ce que vous avez commencé à vivre avec moi perdure.
Même les bergers, les anges, le bœuf, l’âne et tout le tralala… joyeusement saupoudrés dans
quelques apocryphes, je les assume ! Je persiste et Je signe. »
Nous pourrions ici entamer une méditation sur le choix singulier de ces deux juifs hors normes
opéré par Dieu au milieu d’un peuple plein de « juifs pieux ».
Apparemment, Lui, Il ne « voit » pas la piété comme eux.
Bonne nouvelle pour tous les « hors normes » !

 

2 extrait

– Pour Siméon, repu d’années, lui aussi, « juste et pieux » la vie ne se compte pas en
jours ou en mois sur ses doigts ou dans son « agenda »
– (oui, bon, et en même temps, c’est moi qui écrit le texte), la vie se compte dans ses
yeux puisque son regard est fixé sur « la consolation d’Israël ».
– Du coup, l’Esprit saint le conduit vers l’objet de son attente et lui offre le plus beau des
cadeaux, celui que Siméon attendait depuis toujours :
– « mes yeux ont vu ton salut, celui que tu as préparé devant tous les peuples, lumière
pour la révélation aux nations et gloire de ton peuple Israël ».

Et voilà que « l’Esprit saint s’en mêle. Il vient à la rencontre de la Loi pour proclamer son
accomplissement.
Ce n’est pas une coïncidence, mais la marque propre du « Christ du Seigneur ».
Et « c’est maintenant que tout se joue ». L’enfant Jésus est présenté comme l’événement
charnière entre passé et avenir, promesse et accomplissement.
Il concentre toutes les bénédictions de Dieu. Pourtant, ce que voit Siméon n’est qu’une tout
jeune pousse d’humanité qui mettra trente ans pour déployer sa pleine stature. Il investit
l’intégralité de sa joie et de sa tendresse pour des jours qui ne seront plus les siens.
Ainsi, par le don de l’Esprit, la foi concentre dans une attente comblée le souvenir du passé et
une sorte de « mémoire de l’avenir.
Ce qui n’était encore que promesse pour Abraham (…) devient certitude décisive ».
Pour Siméon, donc, pas d’année passée ou d’année à venir, mais un parcours que l’on peut
résumer en une phrase : vivre dans la lumière et mourir en paix[1].
Bonne nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui comptent avec les yeux !

– et Anne ? Une femme pieuse, qui, dans le temple, prenait part au culte jour et nuit,
par des jeûnes et des prières. « Aucun autre personnage de l’évangile ne jouit d’une carte
d’identité aussi complète.

– A elle seule, Anne, figure de la grâce de Dieu, représente l’attente de tout un peuple qui
se relaie dans le Temple pour y rencontrer le Seigneur. Bonne nouvelle pour toutes celles et
tous ceux qui attendent !
– et les deux vieux « paroissiens » deviennent tout à coup si actuels, si présents dans le
temps du Messie enfin venu, qu’on en oublie les âges, et les cheveux blancs.

– Siméon et Anne, pour s’être inscrit depuis si longtemps dans le sillage de la grâce,
accèdent enfin à la lumière. Avec eux, les aîné(e)s peuvent relever la tête et se fondre dans le
rôle de veilleurs habités par l’Esprit qui éclairent la scène du monde et de l’histoire. Bonne
nouvelle pour tous les aîné(e)s !

 

3) 2023 ? 2024 ? ou...

Nos personnages sont l’illustration lumineuse de ce qu’écrit Paul dans l’épitre aux Hébreux :
l’attente de la foi n’est jamais vaine.
Dans ce glissement hors de notre temps, de la promesse jusqu’à son accomplissement, nos
personnages ont marché dans l’obéissance pour les uns, dans la persévérance pour les autres,
et pour tous, dans la certitude d’une espérance qui ne peut que connaître la joie de la
réalisation.
C’est la confondante assurance que nous sommes hors de notre définition du temps, dans la
présence éternelle d’un amour que rien ne dément.
En conclusion, écoutez cette petite histoire :
« Un sage avait l’habitude de dire à ses disciples qu’on pouvait tirer un enseignement spirituel
de tous les événements de la vie.
Un disciple lui a demandé quel enseignement on pouvait recevoir d’un train.
Le sage a répondu : il t’enseigne qu’il faut faire les choses en leur temps car pour une seule
petite minute de retard, tu peux rater ton train et gâcher ton voyage sur cette terre »

Mais cette histoire, bien entendu, malgré la présence du train,
c’était AVANT celles dont nous venons de parler.
Un enfant est né, il nous a été donné et toutes les perspectives de l’humanité se sont
déplacées de l’attente à la reconnaissance du don parfait.
Rater le train : c’est ennuyeux, on peut rater la fête de Noël
oui , c’est ennuyeux, mais la fête aura quand même lieu !

Car même si nous prenions, à l’impromptu, sans crier gare, un chemin de traverse, n’imaginez
pas UN SEUL INSTANT que cela prendra le Seigneur au dépourvu et que la grâce que vous aviez
en vue disparaîtra dans l’horizon de votre dos.
Jacques Ellul écrit : « je pense que, comme un joueur d’échecs porté à l’infini, Dieu prévoit tous
les possibles de toutes les décisions, de tous les choix éventuels de l’homme, et, à l’égard de
chacun de ces possibles, Dieu prépare à l’avance Sa réponse et Sa révélation particulières »
Quelle bonne nouvelle pour nous tous et toutes !
Qu’elle soit, cette bonne nouvelle , dans vos vies, le ferment fécond des jours à venir. Amen !

 

 

 

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Jeudi 04.01.24:  culte au Refuge à 15h

 

 

 

L’Eglise Protestante Unie de l’Albigeois qui fête le Centenaire de l’édification du temple protestant d’Albi avec plusieurs manifestations tout au long de l’année 2023-2024.
La prochaine aura lieu le 25 Janvier 2024, à 20 h, à la salle Jolibois, avec une conférence du pasteur Elian Cuvillier, théologien et professeur à l’Institut Protestant de Théologie de Montpellier, avec pour titre « Une Parole qui demeure dans un monde qui bouge ».

 

 

 

 

Meilleurs vœux pour cette nouvelle année!

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