Méditation du 11/06/2023

Méditation par le pasteur Jean-Louis PRUNIER

Psaume 2

Jean 15, 7-12

Deutéronome 4,32-40

 

 

 

« C’est le Seigneur qui est Dieu ; il n’y a pas d’autre Dieu que lui. »
Cette affirmation nous parait évidente, à nous qui nous prétendons monothéiste. Mais l’idolâtrie n’est pas un vain mot. Et bien souvent, quelle que soit notre appartenance confessionnelle, nous confondons le Dieu unique avec l’une ou l’autre de ses représentations. Il en est ainsi d’une icône, d’une statue de saint, du veau d’or, et de tout autre lieu où ce n’est plus Dieu que l’on adore, mais une image de lui. Le plus grave, c’est quand on s’idolâtre soi-même. Regardez le monde : les autocrates totalitaires y pullulent, et se rendent malades à force de faire le mal. Que penser de Poutine, d’Erdogan, de Trump, tous manipulateurs de leur propre religion, sinon que ce ne sont que des hommes qui s’adorent eux-mêmes, se prennent pour Dieu et essayent de se faire adorer à l’égal de Dieu ?
Mais alors, cherchant dieu avec sincérité comme nous tentons de le faire, comment ne pas tomber dans le piège de l’idolâtrie, comment approcher Dieu l’unique, Dieu l’absolu, Dieu l’immensément lointain et pourtant tellement présent ?
Ce texte du Deutéronome propose une réponse à cette question. Il énonce plusieurs entrées possibles au problème de l’unicité exigeante de Dieu, comme on peut nous présenter plusieurs photos d’angles différents pour nous montrer l’unique sommet du Mont-Blanc. Ce texte évoque pour nous un Dieu qui crée, un Dieu qui parle, un Dieu qui agit, bref, un Dieu qui ne nous est pas étranger, bien qu’inaccessible, et qui intervient en notre faveur à chaque instant de notre vie.

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« Informe-toi, je te prie, sur le passé, sur les jours qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu a créé l’homme sur la terre, et d’une extrémité du ciel à l’autre. »
Il est peu fréquent que le Deutéronome, le cinquième livre de la Bible, cite la Genèse, le premier livre. C’est pourtant le cas ici. Mais cet appel ne se limite pas à un jeu subtil d’intertextualité. Il s’adresse à chacun de nous, pour que nous reconnaissions cette évidence : nous ne créons pas, nous sommes créés, nous sommes incapables de créer quoi que ce soit.
En effet, non seulement nous sommes les héritiers d’une longue chaine généalogique qui se perd dans les brumes du passé, mais, dans notre propre existence, nous devons tout à tous, notre langage, notre culture, notre intelligence, notre désir de spiritualité, etc. … Nous ne sommes rien par nous-mêmes, nous sommes totalement conformés par ceux qui nous entourent, et qui l’ont eux-mêmes été avant nous. Au début de la chaine, il y a le mythe, la création selon Genèse 2 et 3, qui dit simplement que Dieu seul est mon créateur, me donne la vie, le nom, et sa présence près de moi sur cette terre.
Tout le reste n’est qu’idolâtrie.

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Le texte continue en rappelant les hauts faits de Dieu. Un Dieu qui parle, comme il a parlé à Moïse. Un Dieu qui dit son nom, alors que les dieux des religions monothéistes reçoivent leurs noms des hommes. Un Dieu qui s’appelle « Je suis qui je serai », un nom qui l’insère dans le temps des hommes. Un Dieu qui, nous le saurons plus tard dans le cadre de la Nouvelle Alliance, s’incarnera pour que nous puissions le voir et l’entendre sans mourir. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils » … Fils d’une Parole, Parole de Dieu lui-même, Parole clouée au bois, mais Parole ressuscitée en Etienne d’abord, puis en tous les autres, la nuée des témoins, « jusqu’aux extrémités de la terre » et jusqu’à aujourd’hui.
Un Dieu qui parle ne peut pas être une idole. Les idoles ne parlent pas. Les idoles n’aiment pas.

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Les hauts faits de Dieu ne sont pas qu’en paroles, mais en actions aussi. Dieu a libéré son peuple. Il a cassé les chaines de l’esclavage, il a redonné à son peuple sa dignité. « Puisqu’il a aimé vos pères, et qu’il a choisi leur descendance après eux, il t’a fait sortir d’Égypte par sa grande puissance. »
Le Dieu unique est donc aussi un Dieu libérateur. Il agit sur notre vie pour la libérer de ses échecs, de ses peurs, de ses impasses, même si nous n’en avons pas toujours immédiatement conscience. Nous avons pourtant un devoir de mémoire. Nous nous rappelons facilement de nos malheurs, de nos abandons, de nos deuils. Mais faisons—nous l’effort de nous rappeler aussi comment nous avons été sauvés d’une situation périlleuse, consolés après un malheur, soignés et guéris par un regard, un sourire, une main apaisante … Pourquoi ne gardons-nous pas mémoire des interventions libératrices de Dieu dans nos vies ? Toute notre existence est tissée de ces signes que certains, faute de meix, appellent le hasard, ou pensent être la conséquence de l’intervention de leur « ange gardien ».
Lorsque, plus tard, sur la montagne du Golgotha, un homme mourut par amour pour tous les autres hommes, le Dieu unique inonda la terre des humains de la surabondance de sa grâce, les libérant ainsi de l’esclavage du péché et de la culpabilité. A l’heure qu’il est, nous sommes tous libres !
Et quand nous disons : « Dieu m’a libéré », nous témoignons, nous affirmons haut et fort, dans la gratitude et la louange, de la présence d’un dieu aimant à nos côtés, tout au long de notre vie terrestre, et de notre vie future dans le Royaume inconnu où il nous attend.
Aucune idole ne nous libère de quoi que ce soit.

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Pourtant notre Dieu de la Nouvelle Alliance n’apparait pas toujours comme unique. Lorsque l’on parle de la Trinité par exemple, beaucoup pensent à trois personnes distinctes, et certains accusent les chrétiens de polythéisme.
Mais il en est de la Trinité comme des différentes manières de penser Dieu dans le Deutéronome : il s’agit de trois entrées possibles au mystère du Dieu unique. Le Père, le Fils et le Saint Esprit ne sont que trois expressions différentes et complémentaires de l’unicité de la Divinité absolue. C’est Dieu lui-même qui se met à notre portée pour que nous puissions l’adorer en vérité, lui, et lui seul.
Car ce Dieu qui nous a créé, parlé, libéré, ce dieu qui se présente à nous comme Père, Fils et Saint Esprit, est un Dieu d’amour qui fait tout son possible pour nous communiquer son amour. Dieu nous aime, il fait tout pour nous le dire. Alors, frères et sœurs, si Dieu nous dit qu’il nous aime, croyons-le sur parole !

Amen

Jean-Louis Prunier
Dimanche 11 juin au temple Saint-Jacques Mazamet

 

 

 

Annonces pour la semaine du 12/06 au 18/06

Le pasteur Fidy RAKOTOZAFY est en formation  puis en congé cette semaine.

 

Mardi 13 Juin à 14 h 30 à Lagoutine. Agapé animation : Sortie à Aussillon Village pour la visite de l’atelier « Basane » de Nicolas Escande.

 

Jeudi 15 Juin à 15 h : culte au Refuge.

                            à 18h00 à Rouvière:  dernière rencontre œcuménique avant la pause de l’été.

 

Dimanche 18 Juin : culte intergénérationnel au Temple du Bousquet à 10 h 30 suivi d’un pique-nique au lac des Montagnès (ou à Rouvière en cas de mauvais temps).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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