Méditation du pasteur Jean-Louis Prunier
Marc 1,1-8
« Commencement de l’Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu. » Tous les mots
comptent. Le « commencement » nous rappelle celui de l’Évangile de Jean, et plus encore le
premier mot de la Genèse. Il s’agit donc de quelque chose de nouveau, de jamais vu, de
jamais connu. Et ce commencement est celui d’une Bonne Nouvelle. Une bonne nouvelle, ce
n’est pas banal dans notre monde où les mauvaises nouvelles ne cessent de s’accumuler, où le
présent comme l’avenir semblent s’obscurcir par des menaces de nouveaux virus, de
nouvelles guerres, de nouvelles inondations dévastatrices, de nouvelles tempêtes destructrices,
et j’en passe … Une bonne nouvelle est en soi porteuse d’espérance. Une Bonne Nouvelle qui
surgit comme ça dans notre existence, on ne peut quand même pas la refuser, n’est-ce pas ?
Or qu’est cette Bonne Nouvelle contenue dans le commencement de l’Évangile selon Marc ?
Cette Bonne Nouvelle, pour Marc, c’est : « Jésus-Christ, Fils de Dieu. » Marc nous donne à
nous, lecteurs de son Évangile, une information formidable : il existe, dans le judaïsme, un
fils du Dieu unique qui a nom Jésus-Christ. Cela ne parait pas impensable à nous chrétiens
blasés, mais cette information dépasse tout ce que nous pouvons penser. Il est vrai que les rois
de l’Antiquité sont tous des fils de Dieu. Alexandre le Grand en était un de même que son
ennemi Darius III Codoman. L’empereur de Rome en était un aussi, à l’image du pharaon
égyptien. Tous étaient des fils du dieu anthropomorphique de leur culture, mais le Dieu
unique du judaïsme, tout Esprit, ne peut avoir de Fils. Nous voilà donc, à la fin d’un monde et
au commencement de l’Évangile de Marc, nantis d’une information capitale : Jésus-Christ est
Fils de Dieu, quoi qu’on puisse en penser, et ceci est une vraie Bonne Nouvelle pour nous.
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Tachons d’en savoir un peu plus. Le texte du jour parle d’un personnage, un drôle de
bonhomme, à l’aspect et au langage inusité.
Remarquons d’abord, par la première citation, que l’auteur prétend être d’Esaïe, que
Jean est un pur produit de l’Ancien Testament. Lorsque Malachie (et non Esaïe) dit : « Voici,
j’envoie un messager, il aplanira le chemin devant toi » (Ml 3, 1), le dernier prophète de
l’Ancien Testament fait parler Dieu, qui envoie un messager, en l’occurrence Jean-Baptiste, et
d’un autre dont le chemin doit être préparé. Jean est donc le dernier prophète, le dernier des
derniers, du Premier Testament. Il apporte une parole finale, définitive, indépassable, il clôt
l’histoire du salut de l’Ancienne Alliance.
Regardons ensuite son vêtement. Il s’habille comme Elie, dans le 1 er livre des Rois :
« Le roi leur dit : Comment était cet homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit
ces paroles ? Ils lui répondirent : C’était un homme qui portait un vêtement de poils et un
pagne de peau autour des reins. Alors il dit : C’est Elie, le Tishbite. » (1 Roi 1, 7-8). Jean,
habillé comme Elie, est donc bien un prophète. Mais il y a plus. Vêtu comme un pauvre hère,
mangeant d’improbables nourritures, vivant dans le désert, cet homme de Dieu se présente en
total contraste avec les opulents Sadducéens, les maîtres du grand Temple de Jérusalem et de
ses grandioses cérémonies. Le vêtement de Jean rejette radicalement le judaïsme de son
temps.
Après avoir regardé Jean, écoutons-le. Il proclame d’abord : « un baptême de
conversion en vue du pardon des péchés. » Là encore il conteste le temple et ses sacrifices
d’animaux faits en vue d’obtenir le pardon des péchés lors des fêtes annuelles de Pâques. La
grâce de Dieu ne s’obtient plus au Temple, désormais, mais dans la repentance. L’Ancienne
Alliance est périmée. Mais Jean proclame encore quelque chose de plus fondamental. Il
proclame qu’un autre va venir, plus fort que lui, et il se retire pour lui laisser toute la place.
L’Autre, Jésus-Christ, arrive à son tour, et demande à Jean de le baptiser.
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Jean baptise Jésus. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Si ce baptême a en vue la
conversion et le pardon des péchés, Jésus, Fils de Dieu, n’en a évidemment pas besoin. En
fait, Jésus, en se faisant baptiser ainsi, nous laisse un message à nous, aujourd’hui. Il nous dit
que le baptême n’est pas une trempette insignifiante dans les eaux du Jourdain. Il s’agit plutôt
d’un bain rituel de purification, où les péchés sont nettoyés, lessivés, éliminés. C’est le bain
de la grâce.
Il s’agit de plus d’une mort symbolique par noyade, avec naissance à nouveau pour
une autre vie, une vie nouvelle, des engagements nouveaux. Il est donc bien question d’une
conversion. Et puis le baptême ne se fait pas dans un petit coin, mais en public, en
communauté. Le texte ne dit-il pas : « Tout le pays de Judée et tous les habitants de
Jérusalem » étaient là ?
Enfin, et surtout, une Parole descend du ciel. Voilà bien longtemps que Dieu n’avait
pas parlé à son peuple. Et Dieu prend la Parole qui, comme une colombe, descend sur Jésus :
« Tu es mon fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir. » Or Jésus est un humain, comme chacun
de nous. A notre baptême, cette Parole descend sur nous : « Tu es mon fils, ma fille bien-
aimée, il m’a plu de te choisir. » Le baptême n’a donc rien d’anodin, il est l’attestation
publique, au sein de notre communauté croyante, de l’amour paternel que Dieu porte sur
chacun, chacune d’entre nous.
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Jean est parti, mais il nous a laissé une formidable espérance. Celui qu’il a annoncé va
venir. Nous savons maintenant qu’il a un nom, Jésus-Christ. Nous savons aussi, par son
baptême et notre baptême, qu’il nous apporte le pardon de Dieu, gratuit et définitif, sur tous
nos péchés. Nous savons enfin que celui qui vient est le Fils de Dieu, donc Dieu lui-même,
qui s’approche pour dire aux humains son amour, sa grâce, et son appel à croire en lui, pour
pouvoir le suivre dans ses demeures d’éternité où règnent l’amour, la lumière et la joie.
N’est-ce pas, mes frères et mes sœurs bien-aimés, en ce deuxième dimanche de
l’Avent, une vraie Bonne Nouvelle que celle-là, la Bonne Nouvelle du Noël qui vient ?
Amen
Annonces pour la semaine du 7 décembre 2025
Mardi 9 décembre
- 14h30 Agapè Animation: « Constantine/Algérie 1958/2006 » par M. Grellet
- 18h30 CP
Mercredi 10 décembre
- 18h « Cheminons vers Noël » à Rouvière
- 20h30 Répétition de la chorale
Jeudi 11 décembre
- 15h Culte au refuge
- 20h Ecclésiole chez Claudine Tek Carayol
Samedi 13 décembre
- 20h Invitation Veillée par les éclaireurs éclaireuses unionistes de France à Lagoutine
Dimanche 14 décembre
- 10h30 Culte au temple St Jacques
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