Culte du 6 avril 2025

Méditation du pasteur Jean-Louis Prunier

Jean 8, 1-11

 

Vous connaissez tous l’ACAT ? Les gens de l’ACAT reçoivent régulièrement des
appels urgents en faveur des condamnés à mort au Texas, ou en faveur de femmes, souvent jeunes, condamnées à la lapidation pour cause d’adultère dans l’Afghanistan des Talibans, dans l’Iran des mollahs, mais aussi au Soudan ou au nord du Nigéria.
En judaïsme on ne lapide plus, mais à l’époque de Jésus c’était encore possible. Et là,
aux pieds de Jésus lui-même, une femme adultère doit répondre de son péché devant la loi de Moïse qui dit : « Quand un homme commet l’adultère avec la femme de son prochain, ils sont mis à mort, l’homme aussi bien que la femme adultère ? » (Lv 20, 10).
Or, notre texte présente quelques éléments incongrus. D’abord, personne ne sait qui
est le mari et qui est l’amant, la femme elle-même n’a pas de nom. Ensuite, les Romains qui occupaient alors la Palestine interdisaient aux Juifs les exécutions capitales, ils s’en gardaient le monopole. Enfin, visiblement, ce n’est pas la femme adultère qui intéresse les accusateurs, mais bien Jésus, puisque c’est à lui qu’ils lui posent cette question : « Et toi, qu’en dis-tu ? ».
A cette question Jésus donne deux réponses, une aux accusateurs, l’autre à l’accusée,
qui débouchent toutes deux sur l’universalité de la grâce divine.

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Les scribes et les pharisiens représentent à eux deux la sphère religieuse d’Israël, ceux
qui lisent, méditent et appliquent la loi donnée par Dieu à son peuple. Ce sont des   «Docteurs de la loi », il est donc normal qu’ils appellent Jésus « Maitre ». Quand un jour un catéchumène m’a demandé : « qu’est ce que c’est un adultère ? » Je lui ai répondu que pour le dictionnaire c’était la violation du devoir de fidélité entre les époux. Mais pour l’Ancien Testament, c’est la violation du devoir de fidélité entre Israël et son Dieu, un couple où Dieu seul reste fidèle. L’adultère est dons le contraire de la confiance, de la foi.
La réponse que Jésus donne aux accusateurs se tient d’abord dans le silence, où Jésus
« se baisse et se met à écrire avec le doigt sur la terre. ». Drôle de comportement de la part de quelqu’un qui tient entre ses mains le sort d’une pauvre femme en danger de mort ! Et qu’a-t- il écrit, lui dont on ne connait aucun texte ? Peut-être a-t-il écrit un rappel de l’Ancien testament, Le Sh’ma Israël qui est le concentré de la loi juive : « Écoute Israël, le Seigneur ton Dieu est le Seigneur UN ».
Puis Jésus se relève et leur dit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la
première pierre ». Parole formidable, qui retourne la situation. On l’a vu, l’adultère biblique, dans l’esprit de la loi juive, c’est le péché par excellence, le manque de fidélité à Dieu. Or personne, même pas le plus pieux des pharisiens, ne peut se targuer, à chaque instant de sa vie, « d’aimer Dieu de tout son cœur, de tout son être, de toute sa force ». Ce que Jésus dit aux accusateurs, aux docteurs de la loi, c’est : « regardez-vous dans un miroir, vous y verrez celle que vous accusez ! Vous vous accusez vous-mêmes, car vous êtes vous-mêmes adultères aux yeux de Dieu. ». Et ils s’en vont les docteurs. Ils ont compris et ils ont honte, car ils se savent l’Israël adultère. Ils s’enfuient … et c’est ce qui les sauvent. En effet, ils ont converti leur regard, l’accusée n’est plus la femme, ni Jésus, mais eux-mêmes. C’est le début de la repentance, de la conversion. Ils sont au bénéfice de la grâce de Dieu, par l’effet d’une seule parole de Jésus.

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De son côté, la femme ne se défend pas. Elle est là, au centre d’un cercle mortifère,
elle sait qu’elle est coupable. Sa vie est en jeu, elle sait qu’elle mérite la mort, et elle n’a
aucun espoir d’en sortir vivante, aucun, sauf peut-être une parole libératrice, une parole de Jésus. Elle l’appelle « Seigneur », et pas « Maître » comme les autres.
Alors, de nouveau, Jésus se baisse et se mit à écrire sur la terre. Peut-être, ce faisant,
laisse-t-il à la femme le temps de comprendre ce qui lui arrive ? Peut-être écrit-il le sommaire de la loi nouvelle, celle du Nouveau Testament : « Je vous donne un commandement nouveau, aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimé, vous devez vous aussi vous aimer les uns les autres ? »
Puis il se redresse et parle à la femme, restée seule : « Je ne te condamne pas », lui dit-
il. Parole libératrice, parole de grâce. Elle était coupable et lui, le seul vrai juge, ne la
condamne pas. Elle est libre, graciée, son avenir s’ouvre à nouveau, plus rien ne l’entrave.
Elle est là, au centre de la totale liberté, car le cercle des accusateurs s’est volatilisé. Elle
aussi, comme les docteurs de la loi, ses accusateurs, est au bénéfice d’une parole de grâce, prononcée par Jésus, qui parle au nom de Dieu.

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« Ne pêche plus », dit Jésus en conclusion.
A l’accusateur comme à l’accusée, à la loi de Moïse comme à l’acte d’adultère, Jésus
répond par une parole de grâce. Pourquoi à nous aujourd’hui, à l’occasion de cette fête de l’Église de Mazamet, ne serait-ce pas une parole de grâce qui nous concerne aussi ? En effet, nous sommes pécheurs, nous n’aimons pas tous nos prochains, nous ne savons pas résister à toutes les tentations, nous pouvons être aussi bien les accusateurs que les accusés. Pourtant, par cette parole de grâce posée sur nos vies pécheresses, nous nous savons graciés, libérés, rendus à la vie.
Ce « Ne pêche plus » que nous dit Jésus ne doit pas nous conduire à la culpabilité,
surtout pas. Il nous indique le chemin de la repentance, du pardon demandé avec larmes, du pardon reçu avec joie, reconnaissance et amour. C’est un appel à la conversion de toute une vie.
« Ne pêche plus » : Jésus sait bien que nous n’en sommes pas capables, mais il nous
pardonne par une double parole de grâce. Jésus est venu nous libérer du cercle qui nous
accuse, mais aussi de nos penchants à juger les autres imprudemment, sans vraiment savoir.
Maintenant, nous voilà libre, non pas de pécher, mais de louer celui qui nous en libère.
Nous sommes des êtres nouvellement recréés, par une Parole d’évangile, une parole de grâce, pour vivre une vie nouvelle, en vérité, debout devant notre Dieu, ce Dieu révélé pour nous par Jésus-Christ, son Fils et notre frère.

Amen

Annonces pour la semaine du 6 avril 2025

 

 

 

Mardi 8 avril

  • À 14h30 Agapè animation : Sortie Mielerie d’en Galy St Amans Soult

Jeudi 10 avril

  • A 15h culte au Refuge
  • A 19h CP
  • 20h30 répétition de la chorale

 

Dimanche 13 avril

  • A 10h30 Culte

 

Carême protestant

 

En partenariat avec la Fédération Protestante de France, France Culture, et les éditions Olivétan, la paroisse de l’Eglise protestante unie de l’Annonciation a confié cette année les conférences du Carême Protestant 2025 à Marie-Pierre Cournot, pasteure de l’Eglise protestante unie de Montparnasse-Plaisance.

 

Elles aborderont le livre de Ruth, « la pourvoyeuse de vie ».

Diffusion radiophonique :

sur France Culture chaque dimanche à 16h00, au micro de Jean-Luc Gadreau,

du 9  mars au 13 avril

ou sur Fréquence protestante le lendemain à 21h45

ou encore en podcast : www.franceculture.fr/emissions/careme-protestant

 

Musée du protestantisme

 

 

 

 

Journées paroissiales et en amont la confection des oreillettes!! .

 

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