Culte du 5 octobre 2025

Méditation du pasteur Jean-Louis Prunier

Marc 9, 33-37

 

 

 

Récit totalement paradoxal, où Jésus inverse toutes nos valeurs de hiérarchie sociale.
Voyez les Douze, les disciples de la première heure, les Apôtres de l’Église primitive.
Ils viennent d’entendre, dans le passage précédent, Jésus qui leur enseignait que le Fils de
l’homme allait être livré aux mains des hommes, qu’ils le tueront, et qu’il ressuscitera le
troisième jour. Alors, ne pensant qu’à eux-mêmes, ils se querellent pour savoir qui allait le
remplacer, qui serait le premier des disciples après la mort du Maitre ! Demande dérisoire,
ridicule, et pourtant tellement humaine !
Il n’y a qu’à regarder, même de loin, le paysage politique de notre monde
d’aujourd’hui, comme de celui d’hier d’ailleurs, car l’humain reste humain, d’âges en âges. Il
n’y a qu’à se souvenir des guerres fratricides de successions aux trônes d’antan, pour
comprendre à quel point l’humain est attaché au pouvoir, et notre société actuelle l’y pousse
en exigeant des enfants qu’ils deviennent premiers en classe, meilleurs partout, plus fort en
foot, bref, des petits chefs.

*

Comment comprendre Jésus alors, quand il dit à ses disciples, donc à nous aussi, ici et
maintenant, « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de
tous ». Nous voulons être le premier, pas le dernier ! Nous ne voulons pas servir, mais être
servis ! Un serviteur n’obtient aucune reconnaissance, il est méprisable et méprisé, il n’a
aucun pouvoir sur rien ni personne ! Le serviteur est bien le dernier, alors comment peut-il
être le premier ? Jésus renverse tout notre fonctionnement social, et nous ne pouvons pas
vraiment accepter un tel bouleversement. Le monde en serait incapable, ni même aucun de
nous, individuellement ! Qu’est ce que Jésus a donc voulu nous dire, que nous puissions
comprendre ?

*

Alors Jésus prend un enfant, le met au centre de leur cercle, l’embrasse, et s’explique.
Et là nous entrons vraiment dans le paradoxe existentiel le plus vertigineux.
Vous savez, dans le monde judéo-romain de l’époque de Jésus, l’enfant n’était guère
considéré qu’à l’égal des infirmes, des lépreux, des femmes, des esclaves. Ils vivaient donc en
marge de la société des hommes, sans aucune considération. Les pères romains avaient même
droit de vie et de mort sur leurs enfants. Et il ne faut pas croire que le monde soit tant changé,
quand, lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak, on envoyait les enfants devant les chars, au cas
où il y aurait des mines ! Même dans nos temples, pendant les cultes, il y a à peine un siècle,
l’homme noir, salarié de l’Église, déambulait dans les tribunes, faisaient peur aux enfants en
contrebas, et les enfants se taisaient. Maintenant les mamans sortent du temple quand leur
bébé pleure, elles craignent qu’il soit gênant pour l’auditoire.
Et Jésus parle et dit des choses qui vont complètement à l’envers de ce que pensaient
les gens de son époque et de la nôtre : « Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là,
m’accueille moi-même : et qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui
m’a envoyé. »
En somme, en acceptant l’immense fragilité d’un enfant, l’homme reçoit Christ en personne,
et Dieu lui-même.

Dieu, le Tout-Puissant, le Dieu des Armées, le Dieu vengeur, jaloux, de l’ancien
Testament, au même niveau qu’un enfant ? Le Dieu père, qu’il faut craindre et vénérer, au
même niveau qu’un enfant ? Le Dieu unique et Tout-Puissant, Tout-savant, Créateur de tout,
qui se présente à nous dans le plus faible de tous les humains, au même niveau qu’un enfant ?
C’est incroyable !
L’Évangile le dit pourtant. Souvenons-nous de la naissance de ce Dieu incarné, une
nuit de Noël, dans une mangeoire. Pensons à sa mort infâme, sur la croix des esclaves
échappés. Réfléchissons à ce Dieu qui a montré aux humains, par la naissance, la vie, la mort
et la résurrection de son Fils, qui il est pour nous, un Père aimant de toute sa puissance.
Frères et sœurs, accueillons les enfants comme Jésus nous a dit de le faire, comme il
l’a fait lui-même. Accueillons les bébés qui crient dans les bras de leur mère, on n’empêche
pas les oiseux de piailler. Accueillons-les, ils sont porteurs de Jésus-Christ, de Dieu lui-même.

*

J’irai plus loin : il est connu que nous, adultes, restons toutes notre vie l’enfant que
nous avons été. Oh il ne s’agit pas d’infantilisme, mais d’esprit d’enfance, cet esprit de
l’enfant qui aime sans arrière-pensée, qui croit aux promesses de ses parents, qui s’émerveille
de tout ce qui l’entoure et qu’il ne connait pas encore, et qui ne cesse pas de poser des
questions. Voilà ce que nous demande Jésus, de garder et de cultiver notre esprit d’enfance,
car c’est dans cet esprit que Jésus-Christ peut nous rencontrer, que Dieu peut nous parler.
Car Jésus-Christ veut nous rencontrer. Il veut nous sauver de tous nos péchés pour
nous permettre d’accéder au Royaume de Dieu son Père. Souvenons-nous que « Dieu a tant
aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse
pas, mais ait la vie éternelle. » C’est pour ce message que les missionnaires sont partis
témoigner devant les peuples païens. C’est ce que racontent nos monitrices aux petits de
l’éveil à la foi et au catéchisme pour les plus grands.
Dieu, lui, veut nous parler. Il a donné son Esprit à un grand nombre d’écrivains, de
prophètes, de prêtres, et nous avons maintenant la Bible, le livre où l’on peut entendre Dieu
nous parler. Dieu veut nous parler, nous dire à quel point il nous aime, malgré ce que nous
sommes, puisque nous sommes ses enfants.
Gardons l’esprit d’enfance, frères et sœurs, petits et grands, l’esprit des enfants de
Dieu, c’est le secret d’un cœur d’enfant devenu adulte, c’est la foi en les promesses du Père
céleste, c’est l’amour, en Jésus-Christ, partagé par tous les membres de la famille de Dieu,
dont nous faisons tous partie.

Amen

 

 

Annonces pour la semaine du  5 octobre 2025

 

 

 

 

Mardi 7 octobre

  • 14h: Agapè Animation, Sortie aux Jardins de l’Ange à VERDALE.Prévoir une participation de 8 € pour cette visite.

 

Mercredi 8 octobre

  • 15h00,  Ecclésiole au Refuge

 

Jeudi 9 octobre

  •  15h00 Culte au Refuge
  • 18h30  CP
  • 20h30 Concert  classique au temple de Pont de l’Arn

 

 

Vendredi 10 octobre

  • Le « Collectif Migrants Sud Tarn » organise sa première soirée festive

 

 

Samedi 11 octobre

  • A 17h00, Conférence « Gustave Monod un homme de conviction » SHPT au Palais Des Congrès à Mazamet par Claude Daussin

Dimanche 12 octobre

  • A 10h30 Culte à Calmon. Vente de brioche a la fin du culte

 

Samedi 25 octobre

  • La Société d’Histoire du Protestantisme vous informe de la journée culturelle du 25 octobre 2025 à Lacaune.

 

Au Musée du Protestantisme

 

 

 

 

« Après le succès de son exposition monographique Arborescences au Musée Paul Valéry à Sète en 2024, Pierre-Luc Poujol investit le Musée du Protestantisme avec une nouvelle version de cette exposition enrichie d’œuvres inédites spécialement créées pour l’occasion. Une opportunité pour découvrir et redécouvrir les œuvres de cet artiste engagé, récompensé par plusieurs distinctions, dont le prestigieux prix international décerné par l’Unesco pour le bimillénaire de la Nativité. »

 

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