Culte du 05 novembre 2023 – AG ordinaire.

Méditation par le pasteur Fidy RAKOTOZAFY

 

 

Matthieu 23, 1-12

 

 

 

 

« Faites et observez donc tout ce qu’ils vous diront, mais n’agissez pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas » est un propos adressé aux foules et à aux disciples par Jésus, s’agissant des attitudes des scribes et des pharisiens. En effet, ils ne font pas ce qu’ils disent. Ils n’appliquent pas les conseils qu’ils donnent aux autres. Or ce qu’ils transmettent n’est pas sans importance : c’est la loi de Moise. C’est la Torah qui comprend les cinq premiers livres de l’Ancien Testament. C’est le pilier du judaïsme : c’est la loi écrite. Si Jésus est souvent en désaccord avec eux et souvent considéré comme leur ennemi, ce n’est pas à cause de leur enseignement, loin de là mais de leur comportement hypocrite. Ce qu’ils disent n’est pas faux mais valable mais ils lui sont eux-mêmes infidèles. C’est la raison pour laquelle Jésus met en garde ses auditeurs contre la mauvaise volonté des scribes et des pharisiens. Les deux verbes faire et garder ont la même signification : garder un enseignement, c’est le garder en mémoire et le mettre en pratique. Ainsi garder un enseignement nécessite un double travail : intérieur, intellectuel suivi d’un acte concret.

 

A la journée de la Reformation, il nous a été rappelé la volonté de la Réforme protestante de revenir à une véritable relation avec Dieu, à savoir à la Parole de Dieu, à la Bible seule « sola scriptura ». Il en est de même pour les scribes et pharisiens qui s’attachent à la Torah.

 

Mais la fidélité à la Parole de Dieu ne consiste pas seulement à dire des belles paroles ou à être des beaux parleurs mais accompagnent une mise en pratique conforme aux paroles dites. L’épitre de Jacques 1, 21-25 nous ramène dans le concret, dans la proximité, dans « le terre à terre ». « Mettez la Parole en pratique ; ne vous contentez pas de l’écouter, en vous abusant vous-mêmes. En effet, si quelqu’un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel et qui, après s’être regardé, s’en va et oublie aussitôt comment il était. Mais celui qui a plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui y demeure, non pas en écoutant pour oublier, mais en mettant en pratique, — en faisant œuvre — celui-là sera heureux dans sa pratique même ». On le retrouve aussi dans l’enseignement de Jésus dans l’évangile de Jean 13,17 : « Si vous savez cela, vous êtes heureux, pourvu que vous le mettiez en pratique ».

 

Si la mise en pratique de la parole de Dieu ne devient pas à un asservissement, une contrainte mais au contraire une ouverture à l’épanouissement, quel est la clé pour être fidèle à la parole de Dieu ?

Car au fond, avec l’humilité, soyons honnêtes et reconnaissant nos imperfections car nous ne sommes pas non plus loin du vrai visage des pharisiens.

 

Tout d’abord, l’infidélité à la parole de Dieu est provoquée par orgueil, « une enflure du cœur par laquelle l’homme s’étend et se grossit en quelque sorte en lui-même, et rehausse son idée par celle de force, de grandeur et d’excellence » je cite Nicole, tiré du dictionnaire des synonymes de la langue française [1858], Hachette, 1903 (8e éd.).

 

Ensuite, une autre faille c’est prendre comme une vérité absolue l’interprétation littérale de la parole de Dieu selon une situation qui nous arrange en particulier, sans tenir compte du contexte dans lequel le texte a été écrit. 

Que pensez-vous de l’expression hébraïque « Dieu avec nous » ou Emmanuel, qui a été détournée au cours de l’histoire ? En effet, pendant la seconde guerre mondiale, les soldats du Reich portaient l’expression Gott mit uns (ce qui signifie « Dieu avec nous » en allemand) gravée sur la boucle de leur ceinturon. Il s’agit d’un exemple qui montre la perversion d’une affirmation.  Ainsi Dieu et la religion peuvent devenir des prétextes bien commodes pour justifier des guerres ou des actes de violence.

 

Fidèles à la parole de Dieu, si on demandait à tous les paroissiens de payer la dime (Lev 27,32) c’est-à-dire, chaque personne verse la 10ième partie de son revenu ou de ses biens pour Dieu (Eglise), vous feriez le calcul. Le premier qui va être heureux c’est bien notre trésorier.

 

Fidèles à la parole de Dieu, aimons-nous vraiment les uns les autres comme Dieu nous a aimés ?

Accueillons-nous vraiment les uns les autres, les étrangers, les différents de nous comme Dieu nous accueille tels que nous sommes ? Est-ce que nous sommes prêts à partager nos ressources et biens aux autres ?

 

Nous rendons grâce à Dieu pour les paroles et l’enseignement de Jésus-Christ qui nous invite à toujours revenir à son école, à son écoute, à la prière. C’est Dieu lui-même qui nous accompagne à mettre en pratique sa Parole à l’aide de son Esprit, à travers et avec les autres, pour faire face aux défis de notre temps actuel. Mais le voulons-nous vraiment ? 

 

Belles sont les paroles dans la bouche de qui les pratique, beau celui qui les enseigne et beau celui qui les pratique.

Amen.

 

 

 

 

Annonces au culte du 5 novembre  2023 

 

Vendredi 3 Novembre ont eu lieu les obsèques de Monsieur Pierre Amalric, décédé le 30 octobre à l’âge de 89 ans.

 

Mardi 7 Novembre : Agapé Animation : Relâche

Mercredi 8 Novembre à 19 h : Conseil Presbytéral

Jeudi 9 Novembre à 15 h : culte au Refuge

Samedi 11 Novembre à 10 h 45 : célébration œcuménique à l’Eglise Notre Dame.
                                             à 17 h, à l’Eglise Protestante Evangélique de Castres : concert piano-violon « entre musique et foi » organisé par Michèle Bécket-Carayol. Entrée libre.

Dimanche 12 Novembre à 10 h 30 au Temple St Jacques : culte Intergénérationnel et catéchèse l’après-midi.

 

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