Culte du 4 mai 2025

Méditation du pasteur Jean-Louis Prunier

Luc 24, 13-35

 

 

Ils sont partis pour Emmaüs. 11 kilomètres. Ils sont deux, parce qu’il faut être deux
pour pouvoir témoigner. Ils ont peur : Jérusalem est devenue l’ennemie de ceux qui suivaient
le crucifié. Et ils sont déprimés, car tous leurs espoirs se sont effondrés.
Ils discutent, comme c’est l’usage quand la route est longue.
Ils sont nostalgiques. Ils ont connu un homme vraiment bien, proche des pauvres, des
malades et des exclus. Ils l’ont suivi, parce qu’il avait donné un sens à leur vie. Il les avait fait
grandir spirituellement. D’ailleurs, il connaissait bien les Écritures saintes, et il les citait
souvent. Ils avaient trouvé un maitre de sagesse, un maitre à penser. Ils étaient prêts à le
suivre jusqu’au bout, il était leur modèle.
Mais « les grands prêtres et leurs chefs l’ont livré pour qu’il soit condamné à mort, et
ils l’ont crucifié.

Pour les deux hommes qui marchent, Jésus est mort

Ils parlent aussi entre eux de leur déception. Ils attendaient un messie, un vrai, à la fois
grand prêtre et grand roi, un libérateur. Ils espéraient que Jésus allait les libérer de la présence
romaine. Mais il ne s’est même pas défendu quand on l’a accusé injustement. Il n’a rien fait
pour échapper à un sort qu’il ne méritait pas. Ils attendaient un roi-prêtre, ils n’ont trouvé
qu’un homme crucifié entre deux brigands. Il y a de quoi être déçu !
Ils en parlent au passé, pour eux, Jésus est mort

Il y a pourtant cette histoire que leur ont raconté les femmes ce matin. Une drôle
d’histoire, incompréhensible, incroyable. Elles auraient même vu des anges, vous vous rendez
compte ? Et puis les femmes, c’est bien connu, ne racontent que des histoires de femmes. En
tous cas, les hommes n’ont rien vu, eux …
Et, pendant qu’ils conversaient, le Vivant marchait à côté d’eux, et les écoutait.
Il est là, et eux ne le voient même pas. Ils ne lui parlent pas, d’ailleurs, ils se parlent,
ils s’écoutent. Ce sont des juifs pieux, ils connaissent les Écritures. Mais quand ils ouvrent le
Livre, c’est pour justifier leurs engagements politiques ou autres. Ils se cherchent eux-mêmes,
alors ils ne trouvent rien. Ils ont bien lu les Prophètes, ils connaissent les oracles sur le
rédempteur d’Israël. Mais ils n’ont pas vu Jésus dans ces prophéties, ils n’y ont vu que leurs
propres désirs de libération nationale. Alors ils ont fermé le Livre.
Et quand ils n’ont plus rien eu à se dire, Jésus prend la parole. Il leur explique ce que les
Écritures disent à son sujet. Jésus prêche, et sa prédication brûle dans leurs cœurs.
Le soir tombe. Ils l’invitent à partager leur repas. Voilà bien l’authentique hospitalité
de ces gens simples. Et il accepte. Lui aussi est simple, un bout de pain lui suffit. Et lorsqu’il
le rompt, lorsqu’il fait ce geste rituel immuable de rompre le pain, ils le reconnaissent enfin
… et il disparait.
Lui est donc vivant.
Eux sont passés soudain du désespoir à l’espoir, de l’autisme à l’ouverture, ils ont
communié avec le Vivant.
Jésus a accepté de rester avec eux. Il leur a fait le signe de son dernier repas, et leurs

yeux se sont ouverts.

Alors ils rentrent à Jérusalem pour témoigner. Ils ont du courage, les routes ne sont pas
sûres, et il leur faut refaire 11 kilomètres en peine nuit !

*. *
*

Les chrétiens d’aujourd’hui ont quelques choses e commun avec les deux marcheurs.
Il nous arrive parfois de nous sentir bien seul, fatigué, déprimé, malade. Il nous arrive
d’avoir l’impression que tout le monde nous en veut, nous abandonne, nous méprise. C’est
comme ça, aucun de nous n’est à l’abri de ce genre de moments pénibles, où tout va mal, où
l’espoir se ternit, où le passé se peuple de tous les absents … Alors, il est bon d’en parler à
une oreille amie, une oreille qui écoute. Il est bon d’en parler à cet ami discret qui nous
accompagne, sans bruit, tout au long de notre voyage terrestre. Il est tellement important que
nous puissions le prier, lui dire, à lui que l’on ne voit pas mais qui est là pourtant, à lui qui
écoute, tout le mal-être que nous pouvons parfois ressentir …
Qu’est donc l’homme pour que tu penses à lui,
L’être humain pour que tu t’en soucies ! (Ps 8)

*

Nous avons un autre point commun avec les deux marcheurs, notre rapport à la Bible.
Il parait, selon une statistique déjà ancienne, qu’il n‘y a plus que 4% des Français qui lisent la
Bible régulièrement. Parce qu’il est difficile de lire la Bible. Non pas parce que le texte lui-
même est dur à comprendre, mais parce que nous le lisons avec toutes nos attentes, nos désirs,
nos tracas. Alors que nous devrions faire silence en nous-mêmes pour entendre, à travers les
mots, la Parole de Dieu, une Parole qui parle de Jésus-Christ. Si nous ouvrons notre Bible
dans la cacophonie intérieure de nos propres pensées, avec le souhait que le texte les
légitimise, nous ne trouvons rien. Mais si nous ouvrons la Bible dans le silence, dans l’attitude
de celui qui se met à l’écoute, vidé de soi-même, Jésus peut parler.
Et c’est une parole qui brûle les cœurs !

*

Enfin, comme ces deux habitants d’Emmaüs, nous célébrons la Sainte Cène en
présence du Seigneur. Nous ne le voyons pas, mais nous savons qu’il est là. Le Vivant est
bien vivant, et son absence est présence, comme sa présence est absence. Lorsque nous nous
arrêtons pour lui offrir l’hospitalité, il s’arrête et accepte de prendre la Cène avec nous,
comme il l’a fait à Emmaüs.
Il nous l’a assuré :
« Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps »

*. *
*

Ils sont partis ce matin. Pour eux Jésus était mort, crucifié. Mais le Vivant est venu les
rejoindre au cours de leur voyage. Il leur a expliqué comment on lit les Écritures, il leur a
donné une prédication. Plus tard, au repas, il a présidé la Sainte Cène. Les deux marcheurs ont
alors pu retourner à Jérusalem, rejoindre ceux qui, réfugiés dans une maison discrète, forme la
jeune Église.
Rien n’a changé pour l’Église d’aujourd’hui, l’Église universelle, l’Église que Christ
conduit. Jésus nous accompagne depuis Pâques, tout au long de notre vie de foi, par la
prédication et la Sainte Cène. Jésus accompagne l’Église chaque dimanche – devenus jours de
Pâques – et tous les autres jours, jusqu’à la fin des temps.

Amen

Annonces pour la semaine du 4 mai 2025

 

 

Lundi 5  mai

  • Signature de la vente de la maison de Mr BALFET

Mardi 6 mai

  • À 14h30 Agapè animation : Relâche

Mercredi 7 mai

  • A 17h30: Bilan des journées paroissiales
  • A 19h : Conseil presbytéral

Jeudi 8 mai

  • A 15h Culte au Refuge

 

Samedi 10 mai

  • A 10h Réunion ACAT Mazamet

Dimanche 11 mai

  • A 10h30 Culte  au temple Saint Jacques à Mazamet.

 

 

Au musée du Protestantisme

 La nuit des musées le Samedi 17.05.2025 avec 2
déambulations musicales à 20h et 21h avec la chorale « les
Chants du monde » avec musiciens et chanteurs
professionnels et amateurs.

 Conférence le 27.05.2025 de Michel Mialhe « la laïcité et son
actualité »

 Spectacle de théâtre avec la Troupe des 2 vallées le Samedi
31.05.25 : « 1768-Résister »

 

Dans les paroisses du consistoire du Tarn :

 Le Samedi 17.05.205 concert au Temple d’ALBI par les
musiciens du groupe « le Souffle et les Cordes »

 Le Samedi 24.05.25 Concert Delta Blues Acoustique avec la
voix unique de Mister TCHANG.

 Journée partage de l’entraide d’Albi (AIDER) le 29.05.2025

 

 

 

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