Culte du 3 novembre 2024-

Méditation du pasteur Jean-Louis Prunier

Marc 12, 38-44

J’ai trouvé dans le journal « Réforme » du 14 octobre, une réflexion du pasteur
Antoine Nouis qui m’a semblé fort juste : « J’ai cependant l’impression qu’il y a quelque
chose de vicié, aujourd’hui, à vouloir absolument s’affranchir de toute culpabilité. Ne serait-
ce pas une façon de censurer notre conscience ? Et notre conscience n’est-elle pas façonnée
par les récits bibliques qui nous disent toute la responsabilité que Dieu a donnée
aux humains ? Dieu n’est pas seulement Amour, il est aussi Justice ! »
En effet, le texte de Marc d’aujourd’hui donne de Dieu cette double définition : il
s’agit d’un commandement, autre mot pour dire « une loi », le premier même de tous les
commandements, et ce n’est pas un commandement uniquement éthique, car il est aussi
existentiel. On ne peut pas obliger quelqu’un à aimer, s’il le refuse.
Le scribe pose la question à Jésus de ce qu’est le premier, le plus grand, le plus
important des dix lois divines du Décalogue. Jésus lui répond en citant la conclusion même du
Décalogue, le « Sh’ma Israël », la confession de foi juive, tirée du Deutéronome. Il ajoute un
verset trouvé dans le Lévitique, concernant l’amour de son prochain. Il répond donc au
spécialiste de la Bible par des paroles bibliques, tirée de la Thora, la partie la plus sacrée de la
Bible pour les juifs. Antoine Nouis a donc raison, Dieu est amour, mais il nous donne une loi,
qui nous oblige à y obéir, c’est de notre responsabilité de chrétien. Dieu est aussi justice.

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Car au fond, qu’est-ce qu’une loi ? Ce n’est pas uniquement un diktat émis par un être
totalitaire, manipulant les humains à son seul profit. Lorsque le feu est rouge et nous oblige à
stopper, ce n’est pas pour nous empoisonner la conduite, c’est pour permettre à chacun de
passer à son tour. Un père donne des lois à ses enfants pour, d’une part, que la famille vive en
harmonie, mais aussi pour que les enfants, à travers un cadre légal et structurant, grandissent
sans angoisse. Je me souviens du cas d’un jeune homme amoureux qui a brulé la fille aimée
dans une poubelle parce qu’elle ne voulait pas de lui. Or ce gamin n’avait jamais lu, ne savait
pas ce qu’était un livre, ni une loi, ni si ce qu’il faisait était bien ou mal.
Les lois humaines sont donc nécessaires, indispensables, et parfois contraignantes. Ne
pas les suivre provoquent chez certains une forme de culpabilité normale. Notre civilisation
actuelle combat cette culpabilité, sous des raisons de soi-disant liberté individuelle, ou pour
d’autres raisons moins tolérables. Pourquoi les chauffards n’obtempèrent plus au signal des
gendarmes ? Pourquoi l’autorité des professeurs a-t-elle à ce point disparue ? Comme
l’autorité parentale d’ailleurs …
Pourquoi le christianisme disparait-il petit à petit, laissant la place à toutes les sectes
de new wave, ou l’on apprend à se développer soi-même, par soi-même et pour soi-même,
alors que la Bible dit textuellement que « nul ne vit pour soi-même » ? Mais y a-t-il encore de
l’autorité dans nos Églises, à l’heure de la laïcité mal comprise ? Les enfants viennent-ils en
masse dans nos catéchismes ? Lorsque les parents font baptiser leur bébé lui donneront-ils,
comme promis, une éducation chrétienne ? Nos Églises démissionnent-elles devant la loi de
Dieu, cette loi qui nous impose, à nous chrétiens, une vraie responsabilité ? Je pose la
question, car je la crois importante, à l’heure du prochain synode.

En lisant ce petit document de l’EPUF, concernant la liturgie commune à l’Église
protestante unie qui sera discutée au synode, j’ai remarqué que si la repentance et le pardon
restent, le rappel de la Loi a disparu. Nos liturgies n’en ont probablement plus besoin, puisque
les chrétiens vivent de la seule grâce de Dieu. Nos Églises suivent-elles donc les chemins
d’une modernité dissolvante ou, au contraire, en suivant la loi de Dieu, n’ont-elles pas le
devoir d’accompagner cette modernité pour la rendre meilleure pour tous ?

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« Aimer Dieu et son prochain » voilà le commandement de Jésus, Fils de Dieu, Parole
de Dieu. Il n’y a rien à rajouter, ni à retrancher. D’après Jésus, c’est la Loi de Dieu, le seul
devoir des chrétiens. Mais comment comprendre, et surtout vivre, cette loi ? Il ne s’agit bien
sûr pas de comportement sexuel, comme l’avait pensé Pasolini dans son film « Théorème »
que vous avez peut-être vu il y a maintenant bien longtemps. Il ne s’agit pas de l’idolâtrer
comme le font les juifs. Il ne s’agit pas non plus d’aimer en restant seul dans son coin, en
laissant les autres agir. Il s’agit d’aimer, comme Jésus aimait.
Aimer Dieu d’abord. C’est possible par la prière. Nous pouvons dire à Dieu des mots
d’amour, Il sait si bien nous les dire à nous … Nous pouvons aussi le louer, le remercier, dans
le culte par l’offrande, mais aussi par des paroles liturgiques, disparues elles aussi de la
nouvelle liturgie commune de l’EPUF. Dieu est au centre de nos vies, Il fait tout pour nous, et
nous de devons pas en faire un satellite inutile.
Nos Églises sont là pour nous aider à aimer Dieu, pour nous y pousser. Nos cultes
aussi.
Aimer son prochain … Est-ce si difficile ? Si je vois Christ dans mon prochain, et si à
travers Christ je vois Dieu, alors il m’est facile d’aimer mon prochain, même le plus
désagréable. Christ a dit de lui-même : « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». Christ est le
chemin, il nous le montre, pour que nous le suivions. Lire les évangiles, c’est suivre Christ sur
des chemins humains, des chemins d’amour, qu‘il nous est possible de comprendre et
d’imiter.
L’amour que nous pouvons offrir agit dans les deux sens : si j’aime mon prochain,
j’aime Christ que je vois en lui, et j’aime Dieu, visible en Christ. De même si j’aime mon
Dieu, j’aime Christ, mon Seigneur, et à travers lui et sa vie j’aime mes concitoyens, les
prochains qui accompagnent mon existence.

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Être chrétiens, mes frères et mes sœurs bien-aimés, c’est aimer Dieu et son prochain.
Car le Royaume de Dieu est un Royaume où l’amour seul est roi. Le Royaume n’est alors plus
dans le ciel, mais il est à notre portée, il est notre devoir de chrétiens d’aimer, encore et
encore, afin que l’amour devienne la règle des relations entre humains, une règle, une loi,
dont notre pays, et notre humanité dans son ensemble, a tant, tant besoin.

Amen

Annonces pour la semaine du  3 novembre 2024

 

 

On nous prie d’annoncer le décès de Madame Vergniol. Le service aura lieu dans l’église de Pradelles Cabardès samedi 9 novembre à 14h.

Mardi 5 novembre

  • Agapè Animation : à 14h30 Visite de la Société PROCALP à Aussillon
  • CP à 19h

Mercredi 6 novembre

  • à 20h, Ecclésioles chez Claudine Tek-Carayol

 

Jeudi 7 octobre

  • à 15h Culte au Refuge
  • à 20h15  Répétition de la chorale à Rouvière

 

Vendredi 8 novembre

  • à 18h Conférence Musée du Protestantisme : « Comment la Bible est devenue la Bible? »  par Valérie Duval-Pujol
  • à 20h30 Concert Classique  au temple du Pont de l’Arn: Anne Alquier soprano – Lise Lienhard piano et Caroline Menrath violoncelle

Samedi 9 novembre 

  • à 15h Conférence Musée du Protestantisme : « La Bible est elle sexiste? »  par Valérie Duval-Pujol

 

Dimanche 10 novembre

  • Culte à 10h30 au Temple St Jacques

 

Samedi 9,Dimanche 10 et Lundi 11 novembre

  •  Synode régional à Foix

 

Vendredi 15 novembre

  • à partir de 18h30 Soirée festive pour les 50 ans d’Agapè

Vendredi 22 novembre

  • à 18h30 Conférence par Alain Corbière  » Edouard Barbey et Mazamet » organisée par la Société d’Histoire du Protestantisme Tarnais à l’auditorium  du Palais des congrès de Mazamet.

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

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