Culte du 26 janvier 2025

Méditation du pasteur Jean-Jacques Bonneville

Luc 4, 1-4 et 14-21

Esaïe 61, 1-6b

Psaume 19, 8-15

 

 

Nous avons l’habitude dans notre paroisse de suivre régulièrement les lectures de Parole pour
tous, même si ce n’est pas un impératif. Par là nous sommes en communion avec bien des
communautés chrétiennes, pas seulement protestantes, ce qui a été manifeste durant la
semaine pour l’unité des chrétiens qui se termine et dont le thème était « tu aimeras le
Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même » .
Tout au long de cette année 2025 nous allons suivre l’évangile de Luc.
Luc nous dit qu’à son tour, après enquête, il se lance dans le récit des événements qui se sont
accomplis parmi nous, et il les met par écrit pour « Théophile ». Il a sans doute puisé ses
informations dans l’évangile de Marc qu’il reprend en partie, mais aussi dans la source des
paroles de Jésus rapportées par Matthieu comme dans les souvenirs des premiers chrétiens
qu’il a pu rencontrer. Luc a cette préoccupation de l’histoire, à la manière des récits de l’Ancien
Testament, de l’histoire dans laquelle Dieu intervient comme dit Daniel Marguerat. Vous l’avez
entendu il adresse son récit à Théophile. L’évangile est le premier tome de cette histoire,
l’histoire de Jésus, qu’il poursuivra dans le livre des actes des apôtres narrant les débuts de
l’histoire du christianisme adressée au même Théophile. On se pose bien entendu la question
de savoir qui est ce Théophile, sans pouvoir y répondre, mais Théophile en grec signifie ami de
Dieu alors pourquoi ne pas entendre, nous qui sommes ici dans ce temple que c’est à nous qu’il
s’adresse aujourd’hui, nous qui sommes aimés de Dieu, amis de Dieu ? !
Le récit que Luc va nous faire, comme tous ceux de la bible, n’est pas fait pour nous asséner
une vérité qu’il faudrait accepter sans discuter, il est fait pour nous faire entrer dans une
réflexion qui doit se nourrir et se poursuivre. Nous l’avons chanté ta Parole est murmure, ta
Parole est semence qui nous dit un chemin à emprunter, à découvrir. Les témoignages que Luc
va nous transmettre, nous faire découvrir ou redécouvrir tout au long de cette année nous
aideront à être, à rester ou à devenir des « Théophile », des amis de Dieu si nous nous laissons
interpeller par ce que nous entendrons. Nous le savons, tout en nous questionnant Dieu nous
laisse libres car la liberté c’est la possibilité d’être et non l’obligation d’être comme dit René
Magritte, cette liberté nous permet de reconnaitre ce qui est nécessaire, ce qui donne sens à la
vie elle n’est jamais acquise, toujours à chercher.
Après la brève introduction à son évangile que je viens d’évoquer, Luc nous parle de la
naissance de Jésus en parallèle avec celle de Jean-Baptiste, de son enfance et de sa
jeunesse très brièvement, de son baptême et de sa tentation tout cela jusqu’à sa marche vers
Nazareth qui selon ce qu’il nous dit est passé par Capernaüm où son passage a laissé des
traces et fait sa renommée dans tout le pays jusqu’au petit village de Nazareth. C’est à partir de
là que Luc va entrer dans le récit du ministère de Jésus. Le premier récit qu’il nous donne est
celui d’une prédication. Viendront ensuite des récits de miracles, mais tout commence par une
prédication. Voilà déjà un premier étonnement ou en tout cas une première indication qu’il ne
faudra jamais oublier en lisant l’évangile, la Parole est première. Vous avez sans doute entendu
autour de vous des remarques de personnes disant je croirais bien en Dieu mais pour cela il me
faudrait des signes ici, dans le monde où nous vivons, des signes qui me prouveraient de façon
incontestable qu’il existe, qu’il est à l’œuvre dans sa création, parce que mes demandes, elles,
elles ne sont pas exaucées, alors Dieu !!?
Luc nous dit ce ne sont pas des signes qui sont donnés en premier par Jésus mais une parole.
C’est un jour de sabbat ce jour qui est un signe de l’alliance perpétuelle entre Dieu et son
peuple, rappel de la sortie d’Egypte et du repos le septième jour de la création, c’est ce jour-là
que Jésus donne sa première prédication dans la synagogue du village où il a été élevé, c’est
au peuple juif qu’il s’adresse, à ceux qui, à travers les textes du premier testament, se sont
tournés vers Dieu, le Dieu d’Abraham le père du peuple, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de Moïse

qui a libéré le peuple de la servitude, le Dieu de David et des prophètes. Jésus est avec eux,
comme l’un d’eux pour célébrer Dieu en ce jour de sabbat.
Le déroulement de l’office du sabbat n’a guère changé depuis l’époque de Jésus. En plus de
traditionnelles prières, il y a toujours la lecture d’un texte de la Thora (du pentateuque les 5
premiers livres de notre bible,) qui peut être suivi d’un commentaire du rabbin ou d’un notable
de la communauté, et ce, avant la lecture d’un passage d’un livre des prophètes qui peut être
faite par une personne qui y est invitée ou qui se lève. Selon la coutume on propose à Jésus, le
fils de Joseph de retour au pays, avec l’aura qui l’accompagne, de faire cette lecture en lui
remettant le rouleau du prophète Esaïe. A la fin de la lecture il roule le livre le remet à qui le lui a
tendu et s’assied. Il y a dans tous ces gestes un cérémonial autour du texte de la part de celui
qui le prend et le lit pour signifier l’importance de ce moment et attirer l’attention des participants
à l’office sur cette Parole qui est Parole de Dieu. Il n’est pas dans nos habitudes ou nos
traditions protestantes d’en faire autant, même si nous avons une bible ouverte sur la table
signifiant toute la place que tient la Parole de Dieu dans un culte… mais vous me diriez que
celle-ci est un peu lourde pour être portée jusqu’au pupitre, donc pas de geste autour du Livre!
A Nazareth, ce qui est sûr c’est que les regards s’ils se portent dans un premier temps sur le
rouleau que prend Jésus, ils se portent dans un second temps sur Jésus et l’incitent à prendre
la parole. Il dit alors « Aujourd’hui la parole que vous avez entendue est accomplie ». Jésus se
met donc au service de la Parole de Dieu.
Il nous reste maintenant à relire la parole du prophète pour savoir quelle est la mission que
Jésus est venue accomplir.
L’Esprit du Seigneur est sur moi, dit le prophète ce même Esprit que Jésus a entendu dire à
son Baptême « Tu es mon fils bien aimé, objet de mon affection. » Ainsi Jésus comme le
prophète a une mission . En reprenant ce que Dieu avait dit à Esaïe, en parlant du messager
du salut espéré et attendu par le peuple, Jésus dit clairement que rien n’a changé,
L’amour de Dieu pour sa création et particulièrement pour l’humain, n’est pas réservé à certains,
à son peuple seul, le décalogue reçu par Moïse disait déjà cela, il est à vivre. Ainsi Jésus
s’inscrit dans l’histoire de son peuple, il ne rend pas caduque les paroles de Dieu contenues
dans les textes de la Thora ou des prophètes, il vient les accomplir.
Vous connaissez sans doute la suite de ce récit de Luc sinon lire Luc 4/25-27 ! Jésus va
reprendre l’exemple d’Elie qui est envoyé chez une veuve étrangère au peuple, à Sarepta, puis
l’exemple d’Elisée qui va guérir de la lèpre Naaman le syrien étranger au peuple. Le choix de
ces exemples est mal perçu par ses auditeurs, pour eux Dieu ne peut pas ne pas privilégier
son peuple. Ils chassent Jésus et le menacent de mort.
Pour terminer je voudrais revenir à la prophétie d’Esaïe que reprend Jésus. Elle dit la place qu’ont les
cœurs brisés, les pauvres, les captifs, les aveugles et les opprimés dans le cœur de Dieu. Mais il y a une
phrase que Jésus ne reprend pas, et c’est le second étonnement que suscite en moi ce récit de Luc et
nous ne devrons surtout pas l’oublier, « il ne reprend pas le verset de la prophétie d’Esaïe qui parle « du
jour de vengeance de notre Dieu » mais il garde l’année de la miséricorde, de la grâce du Seigneur.
Alors que je préparais ma prédication une de mes fille m’a envoyé la vidéo de la prédication de l’évêque
anglicane de Washington Mariann Budde qui a exhorté Donald Trump à faire preuve de «
miséricorde » pour ceux qui sont « effrayés » à l’aube de son second mandat, notamment les
migrants en situation irrégulière ces gens qui cueillent nos récoltes, qui nettoient nos bureaux, qui
peinent dans les élevages de volaille et les abattoirs, qui font la plonge après que nous ayons dîné dans
les restaurants, et qui travaillent la nuit dans les hôpitaux ». « Ils ne sont peut-être pas des citoyens, ou
n’ont peut-être pas les bons papiers, mais la grande majorité des immigrants ne sont pas des criminels »
« Au nom de notre Dieu, je vous demande d’avoir de la miséricorde », Mais D. Trump, lui, a
déclaré qu’elle était méchante et avait fait un très mauvais sermon !. La parole de l’évangile est
dérangeante c’est sûr. Comment ne pas faire le parallèle de Trump avec les auditeurs de Jésus
à Nazareth Luc 4/28-29!
Saurons-nous être témoins de ce Dieu de miséricorde qui nous montre ceux qui ont le cœur
brisé, ceux qui sont pauvres, ceux qui sont captifs d’addiction, ceux qui n’arrivent plus à voir la
richesse et la beauté de toute vie, ceux qui sont opprimés, ceux qui sont étrangers ?
Oui saurons nous être ces témoins individuellement, et ensemble en communauté, qui se
réclament de ce Dieu de Jésus-Christ, aimant et miséricordieux, saurons-nous être des
« Théophile » , amis de Dieu et donc à l’écoute de sa Parole ?

Annonces pour la semaine du 26 janvier 2025

 

 

 

Mardi 28 janvier

  • À 14h Agapè animation : Relâche

 

 Mercredi 29 janvier

  • A 15h goûter des Ainés à Rouvière

 

 Jeudi 30 janvier

  • A 15h, culte au Refuge
  • A 20h30 répétition de la chorale

 

 

Dimanche 2 février

  • A 10h30, Culte à Rouvière
  • A 10h30, Culte à Labastide Rouairoux
  • à 17h au temple Saint-Jacques : QUATUOR ISATIS

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

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