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Culte du 22 octobre 2023
Partage
Matthieu 22, 1-14
1 Jean 4, 16-21
Quelle parole pourrait avoir du sens dans le contexte troublé de notre monde, où nous
sommes dans l’incapacité de discerner le vrai du faux tant les informations que nous
recevons peuvent être contradictoires?
La guerre de l’information bat son plein ; paroles et images, vraies ou arrangées sont
utilisées par les médias, télé, journaux ou réseau sociaux. Tous tendent à nous montrer
que tout ce qui nous entoure est hostile, y compris les autres humains, et du coup on n’ose
plus approcher l’inconnu et parfois on se coupe du connu…
Une chose est sûre c’est que toutes ces informations concernent des événements
dramatiques et catastrophiques qui ne suscitent que la peur et la division.
Dites-moi, avez-vous entendu des paroles ou vu des images réjouissantes ces derniers
jours ? pour ma part j’en ai lu une seule, amusante : une messe aux Lombards pour la
pousse des champignons… et c’est bien tout !
Mais je vais vous en donner deux autres aujourd’hui à réentendre et relire tous les jours
jusqu’à en témoigner il s’agit de deux petits bouts de versets bibliques: « Ne crains pas. »
« Dieu est amour ».
« Ne crains pas », ou n’ai pas peur, selon des lecteurs attentifs cet impératif apparait 365
fois dans la bible, un pour chaque jour à vous de le vérifier et de le vivre.
« Dieu est amour », Jésus-Christ le manifeste mais aujourd’hui il semble pour beaucoup
bien silencieux et même absent devant les drames de notre humanité alors peut-on, ose-t-
on encore dire Dieu est amour ?
Avec René nous avons interverti les textes proposés par « Une Parole pour tous » le texte
de dimanche dernier qui était celui de ce dimanche (vous trouvez sa méditation sur le site
de la paroisse) avec celui que nous avons lu qui était celui proposé pour dimanche
dernier, donc avec cette parabole de l’ invitation à la fête du Royaume qui si l’on s’en tient
aux derniers versets n’est pas pour nous remonter le moral !
Une parabole reste une parabole, c’est-à-dire une histoire simple employée souvent pour
parler du Royaume de Dieu, du règne de Dieu, du projet de Dieu pour l’humanité.
Essayons donc de voir ce que Jésus veut dire dans la parabole des invités au festin. Pour
cela il faut regarder à qui il s’adresse, à quelle occasion et quand, mais je voudrais déjà
affirmer qu’elle ne va pas contredire l’amour de Dieu, elle va l’affirmer comme dans toute
parabole.
Jésus est entré à Jérusalem le jour des rameaux acclamé par la foule qui crie « bénis soit au
nom du Seigneur celui qui vient », Jérusalem est en émoi. Puis il se rend au Temple
chassant les vendeurs, guérissant aveugles et boiteux ce qui ne laissa pas les scribes et
grands-prêtres, les anciens autrement dit les religieux et le conseil presbytéral,
indifférents. Commence alors une longue controverse avec les responsables religieux qui
se terminera sur la croix. C’est dans ce contexte polémique, difficile, d’une violence
certaine que Jésus reprend la parole pour parler du projet de Dieu, du Royaume de Dieu,
du royaume des cieux comme d’une invitation à un festin royal. Mais cette parabole ne
dira pas tout sur ce royaume, il faudra aussi voir la multitude de comparaison que Jésus
donnera pour en parler. Il est semblable à un grain de moutarde, à un trésor caché dans un
champs, aux belles perles que cherche le marchand, au chas d’une aiguille, au levain dans
la pâte, à une entreprise ou les derniers ont le même salaire que les premiers arrivés, un
lieu où les inspecteurs d’impôts et les prostituées entrent avant les autres, comme ceux qui
ressemblent à de petits enfants etc.. C’est l’ensemble de ces paraboles qui veulent nous
donner une idée de ce que sera le règne de Dieu, mais aucune ne nous le dira
indiscutablement.
Cette parabole de l’invitation au festin est invraisemblable. On a du mal à imaginer que
tous les invités refusent d’aller manger chez le roi pour les noces de son fils. Et du coup on
va se poser la question de savoir qui sont ces invités dont Jésus parle, ne serait-ce pas le
peuple hébreu qui ne reconnait pas l’envoyé, le fils de Dieu , qui aurait en plus tué nombre
de prophètes avant lui ? Possible mais j’aurai tendance à relever les motifs de refus des
invités, l’un doit s’occuper de son champs, l’autre de son commerce autrement dit chacun
s’occupe d’abord de son travail et de la rentabilité promise par ce travail. Elle s’oppose à
la gratuité de l’invitation et à la joie du partage.
Le roi décide alors d’envoyer ses serviteurs au croisement des chemins donc sur les places
(les ronds-points qui n’existaient pas encore!) où convergent rues et chemins pour inviter
à la noce tous ceux qu’ils trouveront. Il n’est pas question de les forcer. Comme les
premiers qui ont refusé, ils sont invités, ils ne sont pas convoqués, et ils répondent à cette
invitation favorablement. Ainsi à cette fête bons et mauvais vont se retrouver. Il n’y aura
pas de placement à faire autour de la table, pas de privilégiés, pas de place honorifique. En
écoutant ce texte on a souvent en tête le récit de la parabole que nous a aussi rapporté Luc.
Chez Luc les serviteurs doivent s’y reprendre à deux fois pour remplir la salle de fête et il
nous dit que la seconde fois le roi dit « forcez-les à entrer ». Ce forcez-les à entrer qui a
permis de justifier bien des croisades, bien des guerres ne se trouve pas chez Matthieu. On
ne va pas à une fête contraint et forcé on y va avec envie, avec joie.
Tous y vont par curiosité ou avec joie, peu importe, là se trouvent bons et mauvais, peu
importe, mais il en est un qui se fait remarquer il n’a pas revêtu l’habit de noce. Qu’est-ce
à dire ? je ne pense pas que tous ceux qui ont été trouvés aux carrefour de la ville soient
passés se changer et mettre le costard cravate ou la robe longue pour se rendre à
l’invitation, ils ont suivi les serviteurs tels qu’ils étaient. Alors cet habit de noce c’est
quoi ? dans l’histoire de l’église certains ont pensé que cet homme n’avait pas accompli les
bonnes œuvres d’ un homme de foi, plus tard on a dit de lui qu’il n’avait pas été baptisé en
faisant référence à l’aube ou la robe de baptême, on peut encore imaginer d’autres
hypothèses si l’on veut mais il se fait remarquer au milieu des bons et des mauvais, des
mauvais.. alors pourquoi lui et pas d’autres ?
Il me semble que cet homme ne voulait pas de cette invitation pour tous, il ne voulait pas
se retrouver à côté d’un tel ou d’un tel, à côté d’infidèles ou de non croyants, à côté de
collecteurs d’impôts ou de prostituées, à côté d’un israélien ou d’un palestinien, à côté
d’un juif ou d’un musulman, à côté d’un migrant… que sais-je encore. Malgré cela le roi
en l’interpellant l’appelle mon ami, comme Jésus dira mon ami à Judas quand il vient pour
le livrer. Il est et reste cet ami mais cette invitation au festin des noces, au festin du
Royaume ne le réjouis pas, d’ailleurs il garde le silence, il n’a rien à dire rien à partager.
Je crois qu’il n’a pas accepté la gratuité de cette invitation et de ce festin comme nous
avons du mal à accepter que l’amour de Dieu pour sa création et ses créatures soit pour
tous bons et mauvais. « Tous les hommes, depuis l’origine des temps, sont sauvés par Dieu
en Jésus-Christ, ils sont graciés quoiqu’ils aient pu faire » dira Jacques Ellul, « cette
proposition est scandaleuse, elle heurte notre sentiment spontané de justice, il faut que le
coupable soit puni et les justes reconnus comme tels. C’est notre logique humaine mais ce
n’est pas le salut proclamé par Dieu en Jésus-Christ. »
Tous invités c’est ce que nous devons dire, tous aimés c’est ce que nous devons vivre.
Beaucoup d’invités ou d’appelés mais peu d’élus, oui, peu sont prêts à accepter d’être
serviteurs de la grâce de Dieu pour inviter, comme les serviteurs de la parabole dont le rôle
est essentiel, serviteurs pour partager et se réjouir avec tous, sans crainte, avec confiance.
Revêtons des habits de fête nous sommes tous invités, réjouissons-nous, soyons acteurs,
témoins du Dieu qui nous attends avec patience et générosité car il est amour.
Amen
Mardi 24 Octobre à 14 h 30 : A Lagoutine, Agapé Animation : « Les comtes du collier » par
Paulette Vaissière
Journée œcuménique du Tarn à Albi : de 9 h 30 à 16 h, salle du Pigné, Bd Salengro, rencontre
sur le thème « Penser l’Eglise aujourd’hui, à partir de la pratique fondatrice de Paul », animée
par François Vouga.
Renseignements et inscription auprès du Pasteur Jean-Pierre Nizet au 06 83 07 05 74 ou par
mail : oecumenismedu81@orange.fr
Jeudi 26 Octobre à 15 h : culte au Refuge
à 20 h 30, à Rouvière, chorale
Du 27 au 29 Octobre : week-end Consistorial à En Calcat pour les catéchumènes et les Post
KT.
Dimanche 29 Octobre : journée consistoriale de la Réformation à Revel : culte à 10 h 30
au Temple de Revel, 27 rue du Temple ; repas tiré des sacs ; à 14 h, récit du voyage en
Arménie du groupe post KT
Pas de culte à Mazamet
Attention, passage à l’heure d’hiver : à 3 h du matin, il sera 2 h !