Méditation de René Farenc
Marc 1, 1-8
Commencement de l’Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu.
Chaque mot de ce verset est important.
Commencement ; il y a eu un premier commencement à la création du monde, dans le livre de la Genèse.
La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est un autre commencement.
Dès l’ouverture de ce récit, Marc annonce la couleur, celui dont il fait mention dans son Evangile est « Christ » c’est à dire « Messie » ou « oint » promis par Dieu à son peuple.
Les juifs attendaient, d’après la promesse des prophètes, cette venue qui leur apporterait la délivrance.
Commencement de l’Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu. L’expression « Fils de Dieu » trouvera une interprétation particulière dans la suite du récit, répétée lors du baptême de Jésus. » une voix se fit entendre du ciel : tu es mon Fils bien-aimé.
Nous sommes au seuil d’un évènement qui va profondément marquer l’histoire de l’humanité. En ce temps-là , ceux qui vivaient en Palestine n’avaient certainement pas le sentiment de vivre une époque particulière. Pourtant c’est à ce moment et dans ce pays que commence une histoire qui va changer le rapport de l’homme à Dieu. Cette nouveauté du temps de Dieu s’inscrit pourtant dans Sa Parole promise depuis longtemps. Ici c’est le prophète Esaïe qui est évoqué, mais la première partie de la citation, au verset 2, fait référence à Malachie au chapitre 3 : »J’envoie un messager devant ta face qui aplanira ton chemin »
Au verset 3 de notre texte nous sommes bien dans la référence à Esaïe avec cette affirmation « c’est la voix d’un homme qui crie dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ». Par ces paroles sont recentrées toutes les promesses de l’Ancien Testament sur la personne et l’œuvre de Jésus.
Alors pour rappeler ces promesses intervient un envoyé. Survint Jean, comme s’il venait de nul part.
Marc ne parle pas de ses origines mais si l’on se réfère à Luc pour le même épisode il est mentionné que Jean est le fils de Zacharie.
Il apparait dans le désert, prêchant afin que s’accomplisse ce qui était écrit. Il va ouvrir la voie, montrer le chemin ; ce motif du chemin qui sera particulièrement retravaillé dans la suite de l’Evangile. Tel Dieu ordonnant à ses serviteurs d’aplanir la route sur laquelle, comme au temps de l’Exode, il marchera devant son peuple, sur le chemin de la libération.
Ainsi Jean-Baptiste reçoit-il la mission de préparer la route à ce libérateur faisant du désert de Judée son sanctuaire. Le désert, souvent cité dans la Bible, lieu de l’épreuve et du dépouillement mais aussi lieu de la rencontre avec Dieu et avec soi-même.
Et cela nous rappelle l’histoire du petit prince de Saint-Exupéry et la leçon d’humanité laissée à l’aviateur perdu dans le désert. A propos de ces lieux d’aridité le petit prince dit : » ce qui embellit le désert, c’est qu’il cache toujours quelque part un puits »
Pour les habitants de Jérusalem et de toute la Judée, le fait d’aller au désert ne représente pas qu’un déplacement géographique , c’est aussi une démarche spirituelle , la quête d’un puits, la quête d’une eau vive.
Quand ils l’ont découverte, ils ont plongés dedans et ils ont été baptisés car ils ont entendu une parole qui disait qui ils étaient.
En encourageant cette foule à recevoir l’enseignement de Dieu, en les invitant à changer de comportement la nécessité d’une nouvelle naissance, Jean-Baptiste va créer un symbole : le baptême.
Un baptême de conversion, de repentance, une immersion solennelle dans les eaux du Jourdain.
Ceux qui étaient baptisés devaient se poser des questions : n’était-il pas le messie ? Mais Jean-Baptiste, coupant court à toutes formes d’interrogation, levant toute équivoque, va leur déclarer ; »Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi «
Dans l’Evangile de Jean la formule employée est encore plus expressive: « il faut que lui croisse et que moi je diminue ». Sitôt que Jean le Baptiste prend la parole pour prêcher, il s’efface devant celui qui vient. Comme si la conversion qu’il prêche ne peut se traduire autrement que par cet effacement.
Oui, Jean-Baptiste va disparaître, laisser la place à Jésus. Le précurseur n’est rien, s’estimant même indigne de délier la courroie de ses sandales.
« Moi je vous ai baptisés d’eau » dit-il encore et ce baptême est seulement un signe de purification. Mais Lui, celui qui vient, il vous baptisera du Saint-Esprit.
La différence entre les deux baptêmes est qualitative : la purification opérée par le baptême de Jean-Baptiste est provisoire. Le baptême institué par Jésus est directement lié à l’Esprit de Dieu, l’Esprit Saint, il est donc décisif.
Ainsi le baptisé sera profondément transformé, totalement habité par le Saint-Esprit.
Ce récit de Marc met en évidence que Jean-Baptiste n’a qu’un seul souci : rendre témoignage en accomplissant l’antique prédiction biblique annonçant expressément celui que tous attendaient avec impatience.
Aujourd’hui encore dans ce temps de l’attente, dans ce temps de l’avent, la Bonne Nouvelle fait son chemin en nous. C’est une parole efficace par delà nos fragilités, nos timidités.
Dieu se réjouit, même si parfois il doit se désespérer, il se réjouit de nous envoyer comme des messagers pour annoncer, crier comme Jean-Baptiste la Bonne Nouvelle
Et si le fait de l’imiter devenait acte de foi, transformait déjà notre regard sur celui qui vient encore et toujours nous rencontrer, habiter au milieu de nous, transformait sur tous ceux qui nous entourent, qui souffrent physiquement ou moralement, qui ont besoin de notre aide, tout simplement.
Et si le fait de la proclamer, même en sachant les difficultés pour se faire entendre, permettait à la Parole de se frayer un chemin dans nos déserts les plus arides, dans nos vies parfois fissurées. Oui, il y a des fissures qui se voient, d’autres qu’on n’aperçoit pas. Mais nous le savons, d’une fissure peut jaillir de l’air, de l’eau, de la lumière.
Ce temps de l’Avent est propice à ne pas chercher à colmater ces fissures nous-mêmes mais bien davantage à laisser passer cette lumière divine, pour accueillir cette présence de Dieu en nous. Alors, en cette période de l’Avent, comment annoncer celui qui vient s’incarner dans l’histoire des hommes, à l’opposé d’un père Noël arrivé de nulle part pour s’en aller vers son chemin de nostalgie et l’enfance passée. Comment réévangéliser la fête pour qu’elle soit Bonne Nouvelle d’un Dieu qui s’est fait homme ? Comment annoncer Noël pour faire retentir bien au-delà des murs de nos temples que « tous verront le salut de Dieu » en la personne de son Fils qui s’approche et vient à notre rencontre ? Peut-être tout simplement en ouvrant nos cœurs à des paroles et des gestes qui accueillent, qui apaisent, qui aiment. Alors, comme au commencement où les habitants de la Judée et de Jérusalem ont entendu une Bonne Nouvelle pour leur vie, à notre tour nous sommes invités à prêter l’oreille.
Les remps de Dieu ne nous appartiennent pas mais nous pouvons toujours retourner au désert pour réentendre la Parole, la même que Jean-Baptiste prononçait.
Alors il est temps de partir sur les chemins intérieurs de nos vies mais aussi sur les chemins de celles et ceux qui nous entourent.
Esaïe le disait, il y a bien des siècles : tu es chargé d’une Bonne Nouvelle, n’aie pas peur de la faire entendre.
AMEN
Annonces pour la semaine du 1er décembre 2024
Mardi 3 décembre
- Agapè Animation : Départ à 14h pour le musée Le Militarial à Boissezon . Prévoir une participation de 4€.
- CP à 19h
Mercredi 4 décembre
- à 10h, réunion des prédicateurs à Rouvière
- à 18h, Cheminons vers Noël en chansons à Rouvière
Jeudi 5 décembre
- à 10h, réunion planning des cultes
- à 15h Culte au Refuge
- à 20h Ecclésiole chez Claudine Tek-Carayol
Dimanche 8 décembre
- Culte à 10h30 au Temple St Jacques
Dimanche 15 décembre
- à 10h30 culte au temple à St Jacques
- à 15h Spectacle » Marie de Nazareth » au temple de Revel
- à 17h Concert de l’Avent au temple St Jacques de Mazamet
.