Culte du 1er juin 2025

Méditation du pasteur Jean-Louis Prunier

 

Voilà une quinzaine de jours, Jeannine et moi avons assisté à la pastorale nationale des
ministres retraités. C’était à Sète, au Lazaret, par un soleil splendide, et certains se sont même
baignés. Le thème général de la rencontre était « Dans le chaos du monde, discerner un avenir
en commun. » Excellent programme, tenant bien compte des angoisses actuelles, le chaos du
monde s’étendant jusque dans notre Église, puisque nous n’avons plus qu’un seul pasteur en
activité pour quatre retraités. Vous voyez, nous avons nos aussi nos problèmes de retraite …
Le texte que j’ai choisi aujourd’hui, pour prolonger les réflexions de la pastorale,
commence par une préface où il est dit que Nabuchodonosor, roi de Babylone, a provoqué
l’exil des fonctionnaires et des gros légumes du royaume jérusalémite vaincu et déchu.
Jérémie leur envoie une lettre, contenant trois paroles de Dieu, trois paroles disant le passé, le
présent et l’avenir des exilés, et leur donnant « un avenir et une espérance ».
Entre la Préface et la lettre, trois indices attirent notre attention. Pourquoi ce n’est plus
Nabuchodonosor qui a envoyé les juifs en exil, mais Dieu lui-même ? Pourquoi le lieu de
l’exil est-il Babylone, et le lieu de départ et de retour est-il Jérusalem ? Pourquoi, enfin, faut-il
attendre 70 ans pour que l’exil devienne retour ? Ces indices nous disent que si la Préface
replace les événements dans leur contexte historique, les trois paroles qui suivent, aussi
éternelles que le Dieu qui les a dictées à Jérémie, sont adressées aussi à nous, ici, aujourd’hui.

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Dieu parle à tous les exilés qu’il a fait déporter de Jérusalem à Babylone. Jérusalem
est, dans la symbolique juive, le lieu de la présence de Dieu dans le Temple, le lieu central de
la foi hébraïque. Au contraire, Babylone représente le lieu de toutes les perversions, de tous
les exils, de tout ce qu’est l’humain sans Dieu.
Une question : vous souvenez-vous du temps qui a précédé votre naissance ? Savez-
vous quelque chose de ce qui se passera à votre mort ? Vous ne pouvez pas le savoir. Dieu est
le maître du temps, le maître de notre temps, et il ne nous a pas tout dit. Mais n’avons-nous
pas, parfois, ce sentiment diffus de vivre dans une sorte d’exil ? Après tout, nous sommes nés
et nous vivons dans des endroits plutôt que dans d’autres, et pourquoi ici plutôt que là-bas ?
En tous cas, la parole de Dieu rapportée dans la lettre de Jérémie nous indique de
prospérer dans notre exil, afin d’avoir une descendance et de bonnes relations avec le monde
qui nous entoure. En somme Dieu nous conseille de gérer nos affaires « en bons pères de
famille » ! En France c’est possible, après 78 ans de paix relative. Nous ne pourrions pas le
faire si nous étions en exil à Gaza, en Ukraine, au Soudan, dans certaines régions de Chine, et
dans tant de lieux dans le monde où sévissent la guerre, l’injustice et l’insécurité. Babylone,
monde de l’humain sans Dieu, reste Babylone.
Et il ne faut pas oublier que nous avons, nous aussi, nos exilés, justement ceux qui
nous viennent d’endroits où la vie n’est plus possible. Nous les avons bien accueillis pendant
la dernière guerre, en les protégeant contre le nazisme conquérant. Nous les avons bien
accueillis aussi pendant les Trente Glorieuses, alors que nous manquions de bras. Nous les
avons encore accueillis lors des regroupements familiaux, dans les années 1980. Ils sont
venus, ils ont construit leur maison, ils ont planté leur jardin, ils ont fondé des familles, ils ne
sont plus des émigrés étrangers, même si certains ont de la difficulté à s’intégrer.

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La deuxième parole divine nous met en garde contre les faux prophètes, ceux qui parlent
illégitimement de la part de Dieu. C’est là que git le chaos. Entre le président des Etats-Unis
qui s’entoure d’évangéliques aussi fanatiques que farfelus, et les ayatollahs persécuteurs de
femmes en Iran ou en Afghanistan, Dieu est manipulé au profit des plus profiteurs. Même en
Russie, la religion est complice des massacres que son dirigeant exerce en Ukraine. Même à
Jérusalem, le siège du seul vrai Dieu, certains intégristes voudraient lire la Thora comme on
lit un cadastre, et reconstruire le grand temple dans le Pays d’Israël à l’image de celui
construit au temps de Salomon, au mépris de toutes conventions, au mépris du Dieu qui est le
leur et qui leur a donné la loi du Sinaï où il est interdit de tuer. Oui, le chaos est autour de
nous, à notre porte, angoissant, déstructurant. Il est aussi ce qu’on appelle le tout numérique
qui, associé à l’intelligence artificielle, ne fait qu’aggraver l’angoisse de tous ceux qui ne
dominent pas ces concepts nouveaux ou qui n'y accèderont jamais par manque de
connaissances et d’argent.
C’est le temps présent, c’est le temps que Dieu nous donne à vivre, c’est le temps que
nous avons à affronter, nous, nos enfants et les enfants de nos enfants.

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Mais au bout de 70 ans, le temps d’une très longue vie à l’époque, Dieu donne à son
peuple en exil un avenir et une espérance. Après 70 ans, Dieu veut ramener son peuple à
Jérusalem, après le long exil de Babylone. Le Maître du temps nous promet un retour dans
son Royaume, après notre libération de l’exil babylonien.
Dieu nous permet, en attendant, de le louer, d’invoquer son nom, de le prier. Et où le
faire si ce n’est en Église ? L’Église est le lieu de l’adoration pendant le temps … du temps.
Car Dieu nous promet un avenir à Jérusalem, le Royaume de Jésus le Christ, le Royaume de
la Jérusalem céleste qu’on trouve dans l’Apocalypse, le Royaume auquel nous croyons. Dieu
nous donne donc l’espérance de ce temps du Royaume, de la réalisation de sa promesse « de
prospérité et non de malheur ».

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Jérémie ne nomme pas Jésus, évidement. Et pourtant, Jésus n’est-il pas ce que Dieu
nous a promis, « notre avenir et notre espérance » ? Nous pouvons croire en la promesse de
Dieu, de nous extirper de Babylone pour nous renvoyer à Jérusalem, promesse de prospérité
et non de malheur, promesse du Royaume dont Jésus est venu nous ouvrir les portes.
Frères et sœurs, nous avons un avenir, malgré le chaos qui règne sur cette terre, malgré
nos âges et nos arthroses, malgré tout ce qui nous entrave, Dieu nous offre un avenir
lumineux, au-delà du présent chaotique.
Nous avons une espérance, que Dieu nous donne en Jésus-Christ, notre frère, notre
Seigneur, qui nous montre le chemin du Royaume. Avons-nous encore quelque chose à
craindre ?
Nous avons désormais un avenir et une espérance, promesse de Dieu, en Jésus-Christ.
Dieu n’a qu’une parole, et nous pouvons croire Dieu sur parole. Et c’est Jésus qui parle en
conclusion, pour nous dire : mon frère, ma sœur bien-aimés, « ne crains pas, crois
seulement ».

Amen

Annonces pour la semaine du  1er juin 2025

 

 

 

 

Mot de la présidente du Conseil Presbytéral

 

Dans les paroisses du consistoire du Tarn :

 

 

Paroisse Centre tarn

• • jeudi 12 Juin : Randonnée Départ 9h du Centre paroissial – Rue Sœur-Audenet Castres

  Matin randonnée de 7/7,5km avec 250m dénivelé environ au départ de Burlats.

  Pique-nique à  »Campsoleil » chez la famille DUGRES

  Après-midi randonnée guidée par nos hôtes. 5km environ contacter Maurice LOUP au 05 63 71 25 43

  • Dimanche 15 juin 10h30 : Culte commun à Roquecourbe départ de notre pasteure Magalie
  • Vendredi 13 juin à 21h00 : Concert Chœurs des Sitelles sous la direction de Antoine REDON organisé par Musiphiles. Au Temple de Castres – Entrée Libre – Affiche en pièce ci-joint