23 juin 2024 : Culte d’au revoir de Fidy

Méditation par le pasteur Fidy RAKOTOZAFY

Aujourd’hui, la question qui revient souvent dans les rencontres c’est « Quel genre de monde
allons-nous laisser à nos enfants dans quelques années? ». Les pessimistes imaginent un monde
pire que celui d’hier et d’aujourd’hui : les conditions de vie de plus en plus difficiles, la hausse de
l’immigration, de l’insécurité dans certains endroits…Quant aux optimistes, ils espèrent malgré
tout un monde de rêve où chacun pourra enfin vivre dignement peu importe d’où il vient, sa
couleur de peau, ses convictions religieuse ou pas. Les deux avis sont légitimes. Ça ne peut être
que mauvais ou bon. Mais avec un peu de retenu, la réponse la plus intelligente c’est sans doute
d’espérer d’un monde le moins pire possible. Mais au fond, qu’est-ce que cela veut dire ? Car
nous ne savons rien de ce qui va se passer demain ni après-demain ? Pas ex, le Covid-19 a
paralysé le monde entier, le dérèglement climatique a de conséquence désastreuse sur la nature
(inondations, sècheresse). On constate que ces fléaux ont provoqué des troubles anxieux
manifestés par des symptômes psychologiques et physiques. Certes, notre monde est doté des
avancées technologies de dernière génération comme l’intelligence artificielle qui simule nos
comportements et nos pensées. Nous reconnaissons qu’elles ont transformé les industries mais
aussi facilité nos vies. Mais attention, nous devons prendre de la hauteur, de la distance pour
avoir un esprit critique et de discernement. Il s’agit de distinguer le vrai du faux, de pourvoir les
utiliser avec intelligence pour éviter d’en être esclave et de ne pas tomber dans les pièges des
arnaqueurs. En réalité, la révolution technologique n’a pas suffi à rendre l’homme à un homme
nouveau et plus serein, ni à éradiquer le mal ni à supprimer les maladies, les chômages, les
épreuves de la vie, ni à maitriser les pressions économiques et écologiques. La technologie est
n’est qu’un outil, un moyen à notre service.

Ainsi, aujourd’hui, nous voyons notre société soit dans une perspective rassurante soit
inquiétante, mais touchée en plein cœur par un sentiment de mal être et de défiance envers ses
dirigeants.

Le texte de Matthieu que nous venons de lire n’est pas loin de notre réalité lorsque les disciples
de Jésus traversent des périodes de doute après l’apparition du Ressuscité. Ils n’étaient pas de
meilleurs ni de pires croyants que nous. Où est Dieu ? Où est Jésus ? Que fait-il ? Nous
connaissons le récit parabolique qui a fait le tour du monde: « Les pas sur le sable ». Un homme,
après avoir marché sur la plage et se retourne et voit deux traces de pas. Et lorsqu’il n’y en a plus
qu’une, c’est au moment de ses plus grandes épreuves et de souffrances. Mais en réalité, il n’était
pas seul car Jésus le portait dans ses bras. Ainsi, la foi consiste à discerner les signes de sa
présence dans son absence ou du moins dans sa discrétion et son silence.

Au cœur de nos difficultés de vivre, reconnaissons qu’il n’y a pas que des moments de tristesses
mais aussi de joies que nous partageons avec ceux qui nous accompagnent, avec ceux qui
manifestent des petites attentions sympathiques et fraternelles ici et là envers nous et les autres
qui ont en besoin.
Dans nos faiblesses, Jésus nous appelle non à garder pour nous les enseignements que nous
avons reçu de lui mais à les vivre, à les mettre en pratique dans la confiance. C’est-à-dire à
témoigner notre foi malgré et avec les doutes et les difficultés dans une société sécularisée et
dans un régime de laïcité, source d’incompréhensions, de malentendus et de mauvaises
interprétations. Il s’agit de sortir du repli sur soi-même et de témoigner avec audace ce que nous
croyons en paroles et en actes sans faire du prosélytisme. A la Pentecôte, Dieu nous a donné
l’Esprit Saint, non pour nous rendre timides mais au contraire pour nous remplir de force, d'amour
et de maîtrise de soi. Ainsi n’ayons pas honte de témoigner notre Dieu et les œuvres qu’il a
accompli en nous et autour de nous. Ce Dieu qui s’incarne à travers toutes personnes qui ne
cherchent pas leurs propres intérêts mais donnent et se donnent dans l’objectif de tirer l’autre vers
la vie, d’aider l’autre à remonter la pente, à croire que demain sera meilleur.
Ainsi le Christ Ressuscité nous appelle à nous mettre en chemin et nous envoie en mission dans
ce monde en déficit d’amour et d’espérance pour annoncer la Bonne Nouvelle. C’est la mission à
laquelle la communauté mattheénne est appelée. C’est celle de notre Eglise, c’est-à-dire chacun
de nous balloté entre le doute et la foi.

« L’Eglise n’est Eglise que lorsqu’elle est là pour les autres », je cite Dietrich Bonhoeffer, pasteur
et théologien allemand. Elle ne peut pas exister pour elle-même se contentant de ses quatre
murs. Mais elle a besoin sans cesse d’être réveillée afin de ne pas oublier sa raison d’existence à
savoir qu’elle est une église qui incarne la Parole de Dieu en actes et en vérité, qu’elle doit
toujours se remettre en question sur sa fidélité au Christ, sur sa structure et son discours.
Face à la haine, l’indifférence et la violence contre le prochain, elle est appelée à oser à dénoncer
les injustices quelles que soient ses formes, à refuser toute compromission avec toute politique de
deshumanisation, avec toute idéologie du rejet de l’autre basée sur sa différence.
L’Eglise de Jésus-Christ proclame l’amour de Dieu pour toute l’humanité sans aucune condition,
l’amour plus fort que la haine, la peur et la mort.

Chère Eglise, voici ma prière : que votre amour abonde de plus en plus en connaissance et
discernement, pour que vous sachiez discerner ce qui est important. Ainsi que votre discernement
clairvoyant et intelligent soit toujours éclairé par et pour l’amour. L’amour qui se tourne vers l’autre
non pour être servi mais pour le servir. Cet amour non pour servir de l’autre comme sa chose mais
qui se donne, qui l’accompagne sur le chemin de sa propre vie, sur ses projets et ses peurs.

Aucun d’entre nous n’est exclu de l’amour issu des entrailles de Jésus-Christ mort et ressuscité.
Cet amour, c’est notre joie et notre force.
Que Dieu nous donne la foi pour discerner sa présence.
Notre mission n’est pas terminée. Soyons toujours en éveil pour l’attachement et la participation à
l’Evangile. Et mettons-nous en route vers la direction de l’espérance malgré les difficultés et les
doutes. Tenons bon. Résistons. Nous ne sommes pas seuls.
« Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ».
Amen.

Annonces pour la semaine du  23 juin 2024

 

 

 

 

Mardi 25  juin  

  •  Agapè Animation :  à 14H30. Film sur un séjour à ROME en Juin 2022 par Monsieur Jean-Claude
    COUZINIE « ROME, d’hier et d’aujourd’hui, de l’Antiquité Romaine à nos jours » 
  • à 13h30, l’ACAT de Castres organise la projection du film  » En toute liberté » au CGR de Castres.

Jeudi 27 juin

  • à 15 h Culte au refuge

Samedi 29 juin

  • Brocante d’Agapè au Centre Lagoutin

Dimanche 30 juin

  • Culte à 10h30 au temple du Pont de l’Arn

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Contact