Méditations du 26 février 2023

Culte par le pasteur Jean- Louis PRUNIER

Genèse 2, 7-9 et 3, 1-7
Romains 5, 12-19
Matthieu 4, 1 – 11

 

Jésus vient de sortir de l’eau du Jourdain, où il vient d’être baptisé pour se retrouver en
plein désert. Le contraste est saisissant. Il avait reçu de Jean Baptiste un baptême de
conversion, en vue du pardon des péchés, et le voilà conduit au désert par l’Esprit de Dieu
pour y être tenté par le diable. C’était pourtant l’Esprit du Père qui venait de dire à Jésus :
« Tu es mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. »
Tout au commencement, Adam avait déjà été conduit à la tentation. Dieu lui avait
permis de manger tous les fruits du jardin d’Eden, sauf d’un seul. Dieu savait que ce fruit
défendu serait le seul qu’Adam convoiterait. Lorsqu’une maman ouvre les portes de sa
bibliothèque à son enfant et lui dit : « tu peux lire tous mes livres, tous, sauf celui-ci », que
croyez-vous qu’il arrive ? Le seul livre qui mérite intérêt est justement ce livre interdit, bien
évidemment ! Dieu a donc voulu qu’Adam connaisse la tentation, et y cédât. C’est le début de
l’histoire sainte, celle des hommes dans le monde et dans le temps, dans la révolte et la
désobéissance, sous le regard courroucé de Dieu.
Ce texte soulève une foule de questions. Pourquoi l’Esprit de Dieu fait-il cela ? Que
vient faire le diable ici ? Pourquoi choisir le désert ? Pourquoi tenter Jésus qui, appelé son Fils
par Dieu lui-même, n’est plus accessible au péché ?
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*

Que Jésus reste quarante jours au désert doit nous alerter. Cela ne nous rappelle-t-il
pas l’exode du peuple hébreu, après le passage à sec de la Mer Rouge, pendant quarante ans
d’errance dans le désert du Sinaï ? La faim de Jésus ne nous fait-elle pas penser au don
quotidien de la manne, pour un peuple en révolte, selon ces mots du livre de l’Exode : « Le
Seigneur dit à Moïse : J’ai entendu les murmures des fils d’Israël. Parle-leur ainsi : Au
crépuscule vous mangerez de la viande ; le matin, vous vous rassasierez de pain et vous
connaitrez que c’est moi le Seigneur, votre Dieu. » (Ex 16, 11-12). La manne n’était-elle pas
sortie d’une parole de Dieu à son peuple ? L’homme Jésus, comme tout croyant, comme tout
fils ou fille de Dieu, « ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole sortant de la bouche
de Dieu. »
Jésus refait le chemin prit par les fils d’Israël il y a bien longtemps, il le refait pour le
terminer. Il nous montre que ce long voyage dans le temps du peuple de Dieu mène à la
délivrance, à la liberté, au Pays où coule en abondance le lait et le miel, l’amour et la grâce de
Dieu.  Jésus reprend l’histoire sainte pour la clore, pour nous permettre à nous, peuple de
Dieu, d’atteindre enfin le vrai but, le Royaume promis.
*

La deuxième tentation pose encore une question : Pourquoi le diable entraine-t-il Jésus
sur le faîte du Temple ? Le grand temple de Jérusalem n’est-il pas alors le lieu du pouvoir des
grands prêtres du judaïsme ?

En offrant ainsi le pouvoir religieux à Jésus, le diable cite une parole de la Bible, pour
remettre celle-ci en question. Nous faisons cela aussi, à notre profit, en utilisant des fragments
de textes bibliques légitimant notre désir de convaincre. Pendant un siècle de persécutions, les
protestants français ont tout subi, tout ce qu’il fallait pour les faire revenir dans l’Église
catholique romaine, selon ce court passage d’un verset tiré de Luc 14, 23 : « Le maître dit
alors à ses serviteurs : vas-t-en par les routes et les chemins, et force les gens à rentrer, afin
que ma maison soit remplie. » L’utilisation de ces fragments de textes bibliques sont encore
très utilisés, toujours hors contexte.
Quant à la réponse de Jésus au diable, elle est une parole de confiance et d’amour qui
dit : « Je n’ai qu’un Père, c’est Dieu, ; et ce n’est pas toi, Satan. »
Jésus ne sera pas grand prêtre du judaïsme, il sera le chef religieux de tout un peuple
pendant les millénaires qui ont suivi, un peuple à qui il a dit : « Je suis avec vous tous les
jours, jusqu’à la fin des temps. »

*

Et voilà Jésus sur une très haute montagne, où le diable lui donne à contempler « tous
les royaumes du monde, avec leur gloire », qu’il lui offre en échange de son allégeance. Le
diable offre le pouvoir politique universel à Jésus. La royauté de Jésus, comme il l’a dit lui-
même, n’est pas de ce monde. La seule couronne dont il a été ceint est faite d’épines, pour
mieux la rendre dérisoire.
Sur la haute montagne, le diable – o diabolos est un mot grec qui veut dire le
séparateur – voudrait séparer Jésus de son père céleste, et voudrait devenir celui par qui Jésus
pourrait prendre le pouvoir politique. Mais Jésus homme et aussi Fils, et ne veut d’aucun
pouvoir qui ne lui vient pas de son Père. Ici se dévoile le vrai visage du séparateur, il est celui
qui veut être dieu à la place du seul vrai Dieu, adoré et servi comme tel. Ici se dévoile le vrai
visage de Jésus, un parangon d’humilité qui ne veut pas de pouvoir sur les gens, simplement
les sauver tous, les délivrer de leur vie pécheresse, leur donner un avenir meilleur.
Pour nous, les derniers chrétiens, Jésus a laissé ces mots porteurs d’attente dans
l’espérance : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous les
anges, alors il siégera sur son trône de gloire. » Voilà sa vraie royauté, à nos yeux de
chrétiens.

*. *
*

Le diable a donc perdu la partie. Là où Adam avait échoué, Jésus est vainqueur, pour
nous. Par Jésus, la malédiction originelle est périmée, et le grâce divine prend le relai.
Et dans cette perspective chrétienne, suivre les pas de Jésus prend tout son sens. En
recevant d’abord le baptême, c’est-à-dire une Parole divine qui nous dit que nous sommes fils
ou filles adoptifs et aimés de notre Père du ciel. Mais que faire ensuite de cette filialité ? Il
suffit de se reconnaître pour ce que nous sommes, les frères et sœurs de Jésus-Christ, des êtres
humains limités, assujettis à tous les désirs, à toutes les tentations, mais ne vivant toujours que
de la grâce que Jésus a acquise pour nous. Jésus a dit de lui-même qu’il était « le chemin, la
vérité, la vie. » Suivons ce chemin, frères et sœurs, aimons-nous les uns les autres comme il

nous a aimé, et, oui, nous hériterons tous ensemble de la connaissance de la vérité et de la vie
éternelle.
Amen

Jean-Louis Prunier, 26 février 2023

    

 

 

 

 

Annonces culte du 26 février 2023

 

 

Mardi 22 février ont eu lieu les obsèques de Mme Ginette CROS, native de Roussoulp, au Temple Av. Rouvière.

 

Programme de la semaine :

 

Mardi 28 Février.   Agapé animation : pas de rencontre

Mercredi 1er Mars .  A 19 h Conseil Presbytéral à Rouvière

Jeudi 2 Mars.   Culte au Refuge  à 16 h exceptionnellement

Vendredi 3 Mars.   Journée Mondiale de Prière à 17 h à l’Eglise St Sauveur

Vendredi 3, Samedi 4 et Dimanche 5 Mars.   Week-end consistorial à En Calcat pour les enfants de l’Ecole Biblique et les Catéchumènes

Dimanche 5 Mars.   Culte à  10 h 30 au Temple de Rouvière.

Notez déjà dans vos agendas l’Assemblée Générale qui aura lieu le 19 Mars à 10 h au Temple St Jacques.
Pour les personnes engagées dans la distribution du courrier, vous trouverez votre paquet d’enveloppes contenant la convocation à l’AG au Secrétariat Av. Rouvière aux heures de permanences.

Carême protestant 2023
Chaque dimanche, du 26 février au 2 avril, conférences protestantes de Carême sur France-Culture, de 16 h à 16 h 30.
Ces conférences sont proposées cette année, par le Pasteur James WOODY de l’EPU de Montpellier, sur le thème : « Dieu, l’incandescence de la vie ».
Rediffusion sur Fréquence Protestante (100.7) le lundi suivant à 21 h 30 et en podcast (https://franceculture.fr/emissions/careme-protestant)

La première conférence de ce dimanche 26 février s’intitule : « Répondre à notre vocation » Exode 3, 1-18

Je rappelle également qu’en solidarité avec les victimes des séismes en Turquie et en Syrie,
L’Entraide recueille vos dons et les transmettra à la Fédération Protestante de France.
Vous pouvez faire un chèque à l’ordre de « Solidarité Protestante Séisme Turquie-Syrie »

 

 

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