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Culte du 9 novembre 2025
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La question posée à Jésus par les Sadducéens, l’élite religieuse juive de son temps et
maitres du Temple de Jérusalem, peut nous paraître idiote. Cela ne se fait pas, pour une
femme, d’être obligée d’accepter pour mari le frère de son mari mort. Même au temps de
Jésus, on n’obéissait déjà plus à cette loi dite « du Lévirat », qu’on trouve dans le
Deutéronome (25, 5-6) : « Si des frères habitent ensemble et que l’un d’eux meure sans avoir
de fils, la femme du défunt n’appartiendra pas à un étranger, en dehors de sa famille ; son
beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme et fera à son égard son devoir de beau-frère.
Le premier fils qu’elle mettra au monde perpétuera le nom du frère qui est mort ; ainsi son
nom ne sera pas effacé d’Israël. »
Alors tout s’explique : c’est une histoire de nom.
Nous ne connaissons l’ADN que depuis peu. Avant, dans un mariage, le père donnait
son nom à la mère et aux enfants. Les juifs anciens l’avaient bien compris et voulaient rétablir
une certaine justice entre le père et la mère. En effet, une maman sait que son enfant vient
d’elle. Le père, quant à lui, ne peut guère qu’adopter son enfant, ne sachant que c’est le sien
que par la confiance amoureuse qu’il a pour sa femme. La seule, l’unique chose que peut
transmette le père à son nouveau-né, c’est son nom. D’où l’importance que le Deutéronome
donne au nom qui, à travers le beau-frère, conserve au fils à venir le nom de son père, donc de
sa famille.
Ceci dit, à l’heure actuelle, tout est chamboulé. L’enfant choisi son nom, la maman
aussi. Les généalogistes s’arrachent les cheveux, et il y a de quoi. Et qu’en est-il des mariages
homosexuels : qui donne son nom à l’enfant que deux parents du même sexe peuvent élever
ensemble ? Le nom a perdu sa fonction identitaire collective, familiale, il ne lui reste plus que
sa fonction identitaire personnelle, individuelle, unique. C’est pourquoi ce texte nous est
difficile à comprendre, quant à la question que les Sadducéens pose à Jésus.
Alors, regardons de près les deux réponses de Jésus.
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« Ceux qui appartiennent à ce monde-ci prennent femme ou mari. Mais ceux qui ont
été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts ne prennent ni
femme ni mari. »
Il y a donc deux mondes. Le monde de Dieu et le monde des hommes. Or dans ses
deux mondes la volonté de Dieu s’exerce : « Que ta volonté soit faite, sur la terre comme au
ciel ». Mais que sait-on du monde de Dieu, sinon qu’il est différent de celui des hommes, que
la vie éternelle n’est pas la vie terrestre, où la reproduction est obligatoire pour survivre, et où
les lois du mariage sont aussi obligatoires pour gérer les couples et les naissances dans une
société humaine.
Et qui sera jugé digne de la résurrection ? Quelqu’un de la paroisse m’a posé un jour
cette question : « qu’en est-il du jugement ? » Car c’est de cela qu’il s’agit, être jugé. Il ne
s’agit pas obligatoirement d’être condamné, remarquez-le bien. Mais qu’en est-il du
jugement ? Dans l’Évangile selon Jean, la réponse est lumineuse. Jésus parle au chapitre 3 et
dit : « Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout
homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son
Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Qui croit
en lui n’est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils
unique de Dieu. » Et Jésus ajoute au chapitre 5 : « En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui
écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en
jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » Donc tout est une question de foi. J’hérite de
la vie éternelle, si j’y crois ; je suis enfant de la résurrection, si j’y crois ; je ne passe pas en
jugement, si je crois en la parole du Christ et en Dieu son Père. Si Dieu est bien « Notre
Père », la relation que nous avons avec lui est faite d’amour et de confiance. Pouvons-nous
imaginer avoir un père qui soit aussi notre juge ? Ce ne serait guère biblique. Donc si nous
croyons, nous ne passons pas par la case « jugement », nous allons directement à la case « vie
éternelle », comme au Monopoly.
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Et Jésus conclut par ces mots : « Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants,
car tous sont vivants pour lui », et il donne l’exemple des patriarches, père, fils et petit-fils,
morts aux yeux des hommes, vivants auprès de Dieu. Lorsque j’étais jeune, en biologie
moléculaire et en médecine, aucun professeur n’a pu m’expliquer ce qu’était la vie. En lisant
la Bible, je suis un jour tombé sur ce petit verset de l’Évangile selon Jean où Jésus dit : « Je
suis le chemin, et la vérité, et la vie. » J’ai alors compris que ce concept de vie ne nous
appartenait pas, que la vie nous est donnée, définitivement, et que si notre corps un jour se
délite, la vie est de Dieu, puisqu’elle définit le Christ. Notre destinée est donc toute tracée :
notre corps s’agite, nous sommes vivants. Notre corps, dans lequel l’humain participe aux
joies et aux peines du monde, redevient poussière, mais nous sommes vivants, comme des
anges, dit le texte ; car la vie est de Dieu, éternelle comme Lui.
Est-ce si difficile à croire ?
Mes frères et mes sœurs bien-aimés, pour l’instant nous vivons ensemble dans le
monde des hommes, ce monde où Jésus est venu nous sauver, nous montrer le chemin, nous
assurer de la vérité de ses paroles. Mais nous savons que ce monde des hommes n’est pas
éternel, lui, et qu’un jour nous nous retrouverons tous, bien vivants, dans le monde de Dieu,
où nous vivrons, éternellement, comme enfants de la résurrection, dans l’amour définitif et
éternel de notre Dieu.
Amen
Mardi 11 novembre
Mercredi 12 novembre
Jeudi 13 novembre
Dimanche 16 novembre
Dimanche 30 novembre
Au Musée du Protestantisme



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